L’inspecteur général de la Santé, Stéphane Boussengui Iloko, parlant au nom des plus hautes autorités du gouvernement, a rappelé vendredi que l’exercice de la médecine traditionnelle au Gabon doit désormais se faire dans un cadre règlementaire. Une annonce faite au cours de la journée récréative organisée au Cap Estérias par l’association des tradipraticiens du pays.
De notre correspondant
L’exercice de la médecine traditionnelle au Gabon doit désormais se faire dans un cadre règlementaire. Le gouvernement de la République a pris cette décision afin de mettre un terme aux arnaques et escroqueries récurrentes dans le milieu des tradi-praticiens gabonais, en raison de l’amateurisme et du charlatanisme de certains d’entre eux.
«Il y a beaucoup de faux tradipraticiens, qui retardent la prise en charge correcte des malades, et le gouvernement, qui a le souci de voir les Gabonais mourir de moins en moins de maladie, souhaite vivement que la médecine moderne ait pour alternative fiable la médecine traditionnelle», a déclaré l’inspecteur général de la Santé. «Mais pas une médecine traditionnelle exercée par les charlatans et les escrocs», a précisé M. Boussengui Iloko, promettant que le gouvernement allait sévir et que l’exercice de la médecine traditionnelle serait désormais réalisé dans un cadre règlementaire.
C’est dans ce souci que la direction de la médecine traditionnelle du ministère de la Santé, en collaboration avec l’inspection générale du même ministère et l’association des tradipraticiens du Gabon, a mis en place, en milieu de semaine, la Politique nationale de la médecine traditionnelle. Le corpus de cette Politique est un ensemble de dispositions règlementant l’exercice de la médecine traditionnelle au Gabon. On y trouve entre autres les obligations de l’Etat, mais aussi celles des praticiens de cette médecine, ainsi que le code de déontologie et d’éthique des tradipraticiens gabonais.
«Si la médecine traditionnelle ne s’intègre pas dans le système de santé prévu par le gouvernement, elle disparaitra sûrement. Mais ce sera grave pour notre pays, qui est l’un des pays africains les plus culturellement enraciné dans les sciences des plantes. Ce sera grave que notre patrimoine de se voit délester d’un pan aussi important que celui de la médecine traditionnelle», a conclu le Dr. Boussengui Iloko. Le 25 avril prochain, les praticiens gabonais doivent se retrouver à Oyem, chef-lieu de la province du Woleu-Ntem (nord), pour valider la nouvelle politique nationale sur la médecine traditionnelle.
L’effort d’encadrement des activités des tradipraticiens par le gouvernement gabonais n’est pas nouveau. Dès 1976, les autorités gabonaises avaient adopté un décret créant un institut de pharmacopée et de médecine traditionnelle (IPHAMETRA) au sein du Centre national de la recherche scientifique et technologique (CENAREST), afin de mieux organiser et de promouvoir la médecine traditionnelle. L’IPHAMETRA a reçu, entre autres missions, de rendre plus scientifique l’utilisation des végétaux thérapeutiques gabonais