Mbeki dénonce la persistance du racisme en Afrique du Sud


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Le président Thabo Mbeki s’est déclaré, mercredi soir, « préoccupé » par la persistance du racisme et de la soumission des Noirs dans la société sud-africaine.

M. Mbeki, qui animait la conférence annuelle sur Steve Biko dans la soirée de mercredi, à l’occasion du 30ème anniversaire de la disparition du leader de la Conscience Noire, a déclaré que la mission que Steve Biko avait donné au peuple noir, qui était de reconquérir sa dignité, était toujours d’actualité malgré la fin de l’apartheid.

« Je parle de la mission consistant à faire échec à des siècles de tentatives de nous définir comme des sous-humains que leur nature condamnait à être inférieurs aux personnes de race blanche et comme une espèce proche de l’animal caractérisée par des capacités intellectuelles limitées, la bestialité, la lascivité et la dépravation morale.

« Nous devons nous demander si la majorité de notre peuple, pour la liberté duquel Steve Biko a sacrifié sa vie, est véritablement consciente de sa qualité d’être humain et si ces gens ne se considèrent toujours pas comme des appendices de nos supérieurs auto-proclamés ».

Le souvenir de Steve Biko

M. Biko, né en 1946 et assassiné par les forces de sécurité de l’apartheid était un militant anti-apartheid réputé en Afrique du Sud dans les années 60 et au début des années 70. D’abord leader étudiant, il avait par la suite fondé le Mouvement de la Conscience Noire qui devait responsabiliser et mobiliser une bonne partie de la population noire urbaine.

Depuis son décès dans les locaux de la Police, il est devenu un martyr du mouvement anti-apartheid. En 1972, M. Biko était devenu président d’honneur de la Convention du Peuple Noir. Son mouvement avait été interdit au plus fort de l’apartheid en mars 1973.

Malgré la répression du gouvernement de l’apartheid, Steve Biko et le BCM ont joué un rôle important dans l’organisation de manifestations dont le point culminant a été le soulèvement de Soweto le 16 juin 1976. Le message de M. Biko de la fierté noire avait séduit bon nombre d’habitants des townships d’Afrique du Sud.

Il était aussi célèbre pour son slogan « Black is beautiful ». Sa mort en a fait un martyr du mouvement anti-apartheid et inspiré des films comme « Cry Freedom », avec Denzel Washington et l’hymne « Biko » du musicien britannique, Peter Gabriel.

La fin de la domination blanche en Afrique du Sud a placé au second plan les idéaux de Steve Biko, alors que la majorité noire commençait à jouir de nouvelles libertés politiques et économiques.

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