Le cyclone Chido a frappé Mayotte le 14 décembre 2024, avec des vents atteignant 226 km/h, causant des destructions massives dans les habitations de l’île, souvent précaires, et des dommages majeurs aux infrastructures et aux biens des Mahorais. Le bilan humain était encore impossible à établir, plusieurs heures après cette tragédie climatique.
Dès la mi-journée et lorsque les communications ont commencé à reprendre, les premiers témoignages signalaient des dégâts considérables, d’une ampleur jamais connue jusque là: la tour de contrôle de l’aéroport international Marcel Henry de Pamandzi a par exemple été détruite, tout trafic aérien civil est donc suspendu, et la piste d’atterrissage sera réservée aux avions militaires, qui vont assurer un pont aérien humanitaire avec La Réunion.
La plupart des bidonvilles de Mayotte ont été soufflés et de nombreuses toitures arrachées, même dans les bâtiments publics, mairies, hôpitaux, écoles, dont beaucoup sont partiellement inutilisables, l’électricité étant coupée dans la majeure partie de l’Île, dont les habitants ont le sentiment d’être coupés du monde, emportés dans cette tragédie. Les forces de gendarmerie sont déployées pour maintenir la sécurité des habitants et des biens, face à des risques de pillage.
Une réunion interministérielle de crise s’est tenue à Paris, au Ministère de l’Intérieur, autour du Premier Ministre nouvellement nommé François Bayrou, pour coordonner les secours et la réponse à cette catastrophe sans précédent depuis près d’un siècle sur le sol français. Les services de l’Etat ont tous été mobilisés pour, autant qu’il est possible, assurer une action humanitaire d’urgence, prévoir le ravitaillement en eau et en nourriture du territoire, assurer au plus vite une prise en charge médicale des victimes dans des structures sanitaires provisoires, ou réorganisées.
Dans les prochaines heures, l’ensemble des moyens civils et militaires français disponibles dans l’Océan Indien, notamment à partir de La Réunion, seront déployés sur ce département français déjà fortement éprouvé sur le plan social, et situé dans l’archipel des Comores. Une partie importante des 320 000 habitants de l’Île risquent d’être confrontés dans les prochains jours à des pénuries et à une crise multiforme, sanitaire, alimentaire, sécuritaire.