Vivendi a laissé l’opérateur marocain prendre le contrôle de son homologue mauritanien. Une politesse plus compréhensible si l’on songe que le groupe français détient 35% des parts de Maroc Telecom. Vivendi compte faire de ce partenaire la clé de son implantation en Afrique.
Comment se développer en Afrique, tout en déclinant l’appel d’offres ? En laissant Maroc Telecom prendre 54% des parts de la Mauritel, Vivendi répond à la question. Le géant des télécommunications français avait pourtant décliné l’appel d’offres de l’opérateur mauritanien, imitant en cela un concurrent portugais.
Or, les 48 millions de dollars nécessaires à la prise de contrôle, ne sont rien à côté des 2, 34 milliards de dollars déboursés il y a deux mois par Vivendi-Universal pour prendre 35% du capital de… Maroc Telecom. L’opérateur marocain s’affirmant ainsi comme la carte de Vivendi afin de se développer en Afrique. Une stratégie clairement affichée alors par le Pdg du groupe, Jean-Marie Messier, déclarant sur les ondes de la chaîne de télévision 2M : » Nous sommes décidés de faire de Maroc Telecom un opérateur très compétitif sur le plan international dans les deux ans à venir et une plate-forme de développement sur l’ensemble de la zone du Maghreb, des pays arabes et de l’Afrique.
Une offre sans comparaisons
Et pour ce faire, l’opérateur maghrébin aura mis les moyens. Selon l’autorité de régulation mauritanienne Maroc Telecom aurait fait une proposition quatre fois supérieure à celle des Portugais qui n’auraient avancé » que » 12 millions de dollars. L’intervention française ayant permis de valoriser l’entreprise marocaine à six milliards de dollars, celle-ci a pu également préserver les 3% appartenant aux salariés de la Mauritel. Mieux : elle s’est engagée à étendre les services à nombre de localités du pays dans un délai de cinq ans. Sans préciser toutefois le nom, ni le nombre des zones qui seront ainsi raccordées au réseau GSM.