Biram Ould Abeid, le fervent activiste contre l’esclavage en Mauritanie est sorti de prison dans la nuit de lundi. Le président du mouvement abolitionniste en Mauritanie (IRA-Mauritanie), avait été mis en détention préventive durant quatre mois pour avoir brulé des ouvrages religieux légitimant l’esclavage.
C’est avec un Coran à la main que Biram Ould Abeid est sorti de prison lundi soir. L’infatigable militant contre l’esclavage en Mauritanie, avait été inculpé d’avoir brulé des ouvrages religieux légitimant les thèses esclavagistes. Le président de l’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste en Mauritanie (IRA), avait alors été placé en détention préventive le 3 mai pour quatre mois. Six autres activistes de son mouvement ont également été libérés par la justice mauritanienne. C’est lors d’une mobilisation contre l’esclavage que ces derniers ont avec Biram Ould Abeid incinéré des ouvrages fondateurs du rite malékite, qu’ils accusent de valider l’esclavage. Un crime passible de trente ans de prison en Mauritanie.
« Les autorités cherchaient un prétexte pour l’emprisonner »
Pour les avocats du leader de l’IRA, sa libération est une première victoire. Youba Dianka, ex-secrétaire général de l’organisation contre la violation des droits humains (OCVIDH) en Mauritanie contacté par Afrik.com, estime que « c’est une bonne nouvelle et un désaveu du pouvoir ». D’après lui, le pouvoir a tout fait pour influencer la justice. Mais il faut croire que les juges ont pris leur courage à deux mains ». Les accusations que les autorités ont portées sur « Biram étaient juste un prétexte pour le mettre en prison. Il a brulé ces livres, dont les auteurs approuvaient l’esclavage, pour marquer les esprits. C’est un acte politique. Mais les autorités ont joué sur la religion pour monter l’opinion publique contre Biram », explique Youba Dianka.
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