La campagne présidentielle débute ce vendredi en Mauritanie, où l’opposition avait manifesté la semaine dernière contre l’organisation du scrutin. Une partie de cette dernière a boycotté cette campagne.
C’est ce vendredi que débute la campagne pour la Présidentielle du 21 juin en Mauritanie. Elle s’achèvera le 19 juin à minuit. En tout, cinq candidats sont en lice, dont le Président Mohamed Ould Abdelaziz, élu pour la première fois au pouvoir en 2009, après être arrivé à la tête du pays par un coup d’Etat en 2008.
Pour convaincre, les candidats à la Présidentielle ont quatorze jours et quinze nuits pour battre campagne. Chacun bénéficiera d’1h30 d’antenne gratuite sur la télévision publique et de 2h30 sur Radio Mauritanie. Nés durant la dernière Présidentielle, en 2009, les nouveaux médias privés assureront aussi la couverture de la campagne. Mais le scrutin est déjà boycotté par une partie de l’opposition qui estime que les dés sont déjà jetés, étant donné que le Président sortant bénéficie de tout l’appareil d’Etat et de moyens financiers importants pour faire entendre sa voix.
Grogne de l’opposition
L’équipe de campagne du candidat Biram Ould Dah Ould Abeid, président de l’Intiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste en Mauritanie (l’IRA) a dû renoncer à certaines ambitions faute d’avoir reçu les soutiens espérés. En Mauritanie, de nombreux hommes d’affaires financent les campagnes, mais ces derniers se reportent en général sur les candidats favoris.
L’opposition, elle, ne cache pas sa colère. Des milliers de partisans du Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU), considéré comme l’opposition radicale, ont manifesté, mercredi soir à Nouakchott, contre l’organisation de la Présidentielle du 21 juin, qualifiée de « mascarade électorale ». « Non à la mascarade du 21 juin », « Non au processus unilatéral », « Non au pouvoir militaire », ont scandé les opposants qui ont marché sur plus de cinq 5 kilomètres, sans heurts avec les forces de l’ordre qui se sont tenues à l’écart de la foule. Le président du FNDU, Cheikh Sid’Ahmed Ould Babamine, a promis la « résistance et une lutte sans merci contre le totalitarisme du régime » du Président Mohamed Ould Abdel Aziz.