Le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, a été blessé par balles le samedi 13 octobre, et soigné à l’hôpital militaire de Percy, dans les Hauts-de-Seine, en France. Depuis sa sortie de l’hôpital, plus aucune trace de lui en Mauritanie. L’opposition est descendue, ce jeudi, dans les rues de Nouakchott, la capitale, pour réclamer des précisions sur son état de santé, ainsi que de savoir s’il est toujours apte à administrer son pays, qui se trouve plus ou moins sous l’emprise de l’armée, indique à Afrik.com Youba Dianka, membre militant de l’organisation contre la violation des droits humains (OCVIDH).
Où est passé le président ? C’est la question que se pose, en ce moment, tous les Mauritaniens. Depuis le 14 octobre, date de son admission à l’hôpital militaire de Percy, dans les Hauts-de-Seine, en France, à la suite de sa blessure par balles, Mohamed Ould Abdel Aziz n’a plus été vu en public. Ce qui inquiète l’opposition qui est descendue, ce jeudi, dans les rues de Nouakchott, la capitale, pour réclamer des précisions sur son état de santé, ainsi que de savoir s’il est toujours apte à administrer son pays, qui se trouve plus ou moins sous l’emprise de l’armée.
« Ces manifestations étaient prévues. Au départ, l’opposition prévoyait de demander le départ du pouvoir du président. Mais l’incident perpétré contre Mohamed Ould Abdel Aziz a tout changé », indique ce vendredi 2 novembre à Afrik.com Youba Dianka, membre militant de l’organisation contre la violation des droits humains (OCVIDH). Et pour cause, « la Mauritanie n’est pas du tout une démocratie. Tous les Mauritaniens n’ont pas les mêmes droits. Les richesses ne sont pas partagées », nous confiait-il dans une précédente interview. « Même au sein de l’armée, seuls les hauts gradés se partagent les richesses. Tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Peut-être aussi que c’est une faction de l’armée qui est à l’origine de cette attaque par balles dont a été victime le président », dénonçait-il.
Qui va gouverner le pays ?
Plusieurs milliers de personnes, partisans de l’opposition mauritanienne, ont manifesté jeudi à Nouakchott. Le but ? Savoir si le président Mohamed Ould Abdel Aziz est toujours apte à gouverner la Mauritanie.
Depuis son hospitalisation, les Mauritaniens n’ont eu droit à aucun bulletin de santé. « C’est le black-out. Le peuple n’est au courant de rien. Aucune information fiable n’est donnée à la population », souligne Youba Dianka. « On ne sait pas s’il peut revenir au pouvoir », ajoute-t-il, en précisant que « l’opposition exige que le pays ait un (vrai) gouverneur car c’est l’armée qui est au pouvoir ».
Le président mauritanien a été blessé par balles le samedi 13 octobre. Même si les officiels mauritaniens parlent de tir par erreur d’une unité de l’armée, il pourrait s’agir, selon nos sources, d’un règlement de compte au sein de l’armée ou alors d’une supercherie organisée par l’Etat pour faire diversion. A ce sujet, la population attend toujours des précisions. « Après cette attaque, c’est le silence complet. On ne sait toujours pas si cet incident a été programmé », explique le militant des droits humains.