Yahya Ould Ahmed Waghf est de nouveau aux mains de la junte militaire qui a pris le pouvoir le 6 août dernier en Mauritanie. L’ancien chef du gouvernement mauritanien déchu se rendait à un meeting du Front de défense de la démocratie (FNDD), opposé au coup de force.
L’ancien Premier ministre mauritanien Yahya Ould Ahmed Waghf a été arrêté jeudi par la junte militaire au pouvoir depuis le 6 août dernier. Il a été interpellé aux portes de la ville de Nouadhibou, la capitale économique où il devait assister à un meeting organisé plus tard dans la soirée par le Front de défense de la démocratie (FNDD), une alliance de cinq partis politiques opposés au coup d’Etat. Le FNDD a condamné jeudi soir dans un communiqué « l’enlèvement (…) du Premier ministre, Yayha Ould Ahmed Waghef, sa conduite vers une destination inconnue » et exigé « sa libération immédiate et inconditionnelle », rapporte Panapress.
Yahya Ould Ahmed Waghf ne reconnaît pas son sucesseur
Yahya Ould Ahmed Waghf avait été déjà arrêté lors du coup d’Etat, avec le président déchu Sidi Ould Cheikh Abdalahi, puis libéré cinq jours après. Le nouveau pouvoir mauritanien n’a donné jusqu’ici aucune raison pour justifier cette arrestation. Mais la semaine dernière, l’ancien chef du gouvernement mauritanien avait indiqué qu’il n’y aurait pas de passation de pouvoir entre lui et Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, son sucesseur désigné par la junte militaire.
Cette interpellation intervient après la marche initiée mercredi par le FNDD. Selon l’alliance, cette manifestation « à laquelle ont participé plusieurs dizaines de milliers de personnes, (est la) preuve que le peuple mauritanien est du côté de la légalité et que les putschistes sont isolés à la fois au niveau national et international ». Ces derniers s’apprêtent néanmoins à traduire en justice leurs prédécesseurs
Les députés mauritaniens sont appelés dans les prochains jours, durant la session extraordinaire ouverte mercredi, à désigner les membres de la Haute cour de justice (HCJ). Elle jugera dans les dispositions prévues par la Constitution le président de la République et le gouvernement renversés. Boycotté par les 32 députés du FNDD, cette session parlementaire ne devrait pas être perturbée outre mesure. Plus d’une quarantaine de partis soutiennent les nouveaux maîtres de Nouackchott.