Le premier tour des élections législatives et municipales jumelées du dimanche dernier en Mauritanie a permis l’attribution de 35,8% des sièges à l’Assemblée nationale, soit 29 élus, alors qu’un second tour fixé au dimanche 3 décembre déterminera les titulaires de 66 places encore à pourvoir, selon les résultats du scrutin publiés jeudi par le ministère de l’Intérieur.
La compétition est terminée dans 12 circonscriptions électorales et se poursuiva dans 33 autres. Sur les 29 sièges attribués, 19 reviennent aux partis politiques et 10 aux indépendants. 66 listes indépendantes et 34 listes appartenant à des partis politiques continuent la bataille pour s’adjuger les places restantes.
Le CFCD remporte presque tous les siges pourvus au 1er tour
L’ancienne opposition au régime de l’ex-président déchu Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya, renversé le 3 août 2005, regroupée au sein de la Coalition des forces pour un changement démocratique (CFCD), a remporté la presque totalité des sièges déjà attribués aux partis politiques, ne laissant que des miettes aux formations de l’ancienne majorité présidentielle. Elle a remporté 26 sièges de députés sur les 43 pourvus à l’issue du premier tour. Elle s’est notamment largement imposée dans les principales villes, Nouakchott et Nouadhibou.
Dans la perspective du second tour, cette coalition semble vouloir s’ouvrir aux autres partis politiques pour barrer la route au phénomène des indépendants dont les animateurs sont accusés « d’opportunisme vulgaire ». Les chefs de fil de ce mouvement ont quitté les rangs de l’ancien parti au pouvoir à quelques semaines du début de la campagne électorale pour former leurs « propres » listes. Ce premier tour des législatives est essentiellement marqué par la forte poussée de l’ancienne opposition, l’entrée du courant islamiste et de l’ancien leader des « Cavaliers du changement » (opposition armée) Saleh Ould Hannena, dans le futur Parlement.
La mouvance islamiste en passe de remporter 3 mairies à Nouakchott
Il en est de même pour les élections municipales. Les Réformateurs centristes (RC), un groupe de la mouvance islamiste mauritanienne ayant profité de la brèche ouverte aux candidatures indépendantes pour entrer dans le jeu politique légal, sont sur le point de remporter 3 mairies sur les 9 que compte Nouakchott, à l’issue des élections législatives et municipales jumelées du dimanche dernier.
Dans les communes de Arafat (5 conseillers), Dar Naim (4 conseillers) et Toujhounine (4 conseillers) les réformateurs sont en tête, suivis généralement de leurs alliés dans le cadre de la coalition des partis de l’ancienne opposition au régime de l’ex-président Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya renversé le 3 août 2005, le Rassemblement des forces démocratiques (RFD) et l’Alliance populaire progressiste (APP).
Selon les observateurs, ce positionnement est de nature à conforter la position « islamiste » dans la perspective de la prochaine bataille pour l’élection du maire par les conseillers municipaux. Le second tour est fixé au 3 décembre prochain.
(Source: PANAPRESS)
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