De retour d’Edmonton, les deux athlètes mauriciens, Eric Milazar et Stephan Buckland, ont été accueillis en héros dans leur pays. Tapis rouge, champagne à flots, fanfare militaire et foule en délire, rien ne manquait pour la grande fête.
C’est comme si le gouvernement mauricien avait décidé de tenir son conseil des ministres à l’aéroport de Plaisance. Un nombre important d’officiels attendaient l’arrivée des athlètes Eric Milazar et Stephan Buckland, finalistes aux 200 et 400 mètres au dernier championnat du monde d’athlétisme à Edmonton au Canada. Tôt le matin, plusieurs milliers de Mauriciens ont convergé vers l’aéroport pour accueillir les deux héros nationaux. Toute la journée, c’était la fête sur l’Ile Maurice. Même le temps s’est montré enthousiaste. La pluie s’arrête, comme par magie, pour le défilé entre Plaisance et Nouvelle France. Sur le bord de la route, une foule en délire acclame ses champions. Visiblement ému, Eric Milazar avoue au cours de la conférence de presse » Avec cet accueil, je me sens plus grand que Maurice Greene qui a obtenu une médaille d’or « .
Fête nationale
Les deux héros du jour ont été accueillis par tout ce que l’Ile Maurice possède comme autorités. Du maire jusqu’au président. Et à chacun de faire un chèque de soutien. Le Premier ministre, comme il se doit, a été le plus généreux avec un chèque de 100 000 roupies. Même le peuple a été mis à contribution. Un compte, appelé » Fierté nationale Edmonton » a été ouvert le 9 août dernier pour récompenser les deux athlètes » qui ont porté si haut les couleurs de l’Ile Maurice « . 142 000 roupies ont été collectées. Le planning des deux athlètes pour la journée du dimanche tient du marathon. Toutes les mairies et organisations locales ont tenu à inviter les héros nationaux. Et ces derniers n’ont pas osé refuser.
Question qui fâche. Même si le ministre des Sports mauricien maintient un optimisme de rigueur, il n’en demeure pas moins que Stephan et son ami Eric hésitent sur l’opportunité de changer de nationalité. Les athlètes préfèrent botter en touche en répondant que cette question » est pour l’instant personnelle « . Elle risque de devenir publique très vite.