Maurice : dissolution du Parlement et élections le 10 novembre


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Prithvirajsing Roopun, président de la république de Maurice
Prithvirajsing Roopun, président de la république de Maurice
L’île Maurice se prépare à un tournant politique majeur. Le 4 octobre 2024, le président de la République, Prithvirajsing Roopun, a annoncé la dissolution du Parlement et la tenue des élections législatives anticipées pour le 10 novembre.

Cette décision, prise après un accord historique sur les îles Chagos avec le Royaume-Uni, ouvre la voie à une campagne électorale de cinq semaines. Lors de cette campagne, deux poids lourds de la politique mauricienne s’affronteront : Pravind Jugnauth et Navin Ramgoolam.

Une dissolution du Parlement dans un contexte historique

Tout d’abord, le président mauricien, Prithvirajsing Roopun, a surpris la nation en annonçant la dissolution du Parlement. Cela est intervenu juste après la signature d’un accord important avec le Royaume-Uni concernant la restitution des îles Chagos à Maurice. Ce geste symbolique a marqué un moment historique pour le pays. Par conséquent, cette décision a immédiatement été suivie par la convocation des élections législatives anticipées, programmées pour le 10 novembre 2024.

Ce scrutin est appelé à renouveler les 62 sièges de l’Assemblée nationale, répartis entre 21 circonscriptions. Ainsi, plus d’un million de Mauriciens seront invités à se prononcer sur l’avenir de leur pays lors de cette élection. Celle-ci intervient, par ailleurs, à un moment charnière.

Pravind Jugnauth brigue un troisième mandat

D’une part, le Premier ministre sortant, Pravind Jugnauth, a joué un rôle central dans la décision de dissolution. Selon lui, le moment était opportun pour solliciter un troisième mandat à la tête du gouvernement. Son allocution télévisée du 4 octobre a ainsi donné le coup d’envoi de cette campagne électorale. « Nous sommes à l’aube d’un grand moment de notre histoire, et c’est aux Mauriciens de décider de l’avenir de notre pays », a-t-il déclaré.

De plus, Jugnauth a intensifié ses apparitions publiques ces dernières semaines pour promouvoir son programme politique. D’une part, ses partisans saluent son rôle dans l’accord sur les Chagos ainsi que son bilan économique. D’autre part, ses détracteurs dénoncent une gestion jugée autoritaire et des réformes insuffisantes.

Navin Ramgoolam, le vétéran de l’opposition

D’autre part, face à Jugnauth, l’opposition sera menée par un adversaire de taille : l’ancien Premier ministre Navin Ramgoolam, un vétéran de la politique mauricienne. En effet, il dirige l’Alliance du Changement, une coalition formée pour l’occasion, visant à offrir une alternative politique crédible. Bien que marqué par des affaires judiciaires dans le passé, Ramgoolam reste néanmoins une figure influente et populaire auprès d’une partie de l’électorat.

Par conséquent, les électeurs devront choisir entre la continuité incarnée par Pravind Jugnauth et la promesse de renouveau portée par Ramgoolam et son alliance. Ce duel promet d’être intense. D’autant plus que les enjeux sont de taille pour l’avenir politique et économique de Maurice.

Une campagne électorale sous pression

Avec seulement cinq semaines avant le scrutin, la campagne électorale s’annonce courte mais intense. Ainsi, les partis vont devoir redoubler d’efforts pour convaincre les électeurs. De plus, des sujets brûlants, tels que la gestion économique, les inégalités sociales et la question des Chagos, domineront les débats.

Pour Pravind Jugnauth, l’accord avec le Royaume-Uni sur les Chagos est une victoire symbolique. Par conséquent, il tentera d’exploiter cette victoire pour renforcer sa légitimité. De son côté, l’opposition, et notamment l’Alliance du Changement, dénoncera la stagnation économique et les failles dans les politiques sociales du gouvernement sortant.

Les enjeux du 10 novembre

Finalement, les élections législatives du 10 novembre vont déterminer la direction que prendra Maurice dans les prochaines années. Pour les citoyens, il s’agira de choisir entre deux visions : celle d’un gouvernement sortant qui prône la stabilité et la continuité, et celle de l’opposition qui propose, quant à elle, un changement de cap pour le pays.

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