Le film «Maudit» du réalisateur Emmanuel Parraud sort en salles, le 17 novembre. Une occasion de présenter cette histoire de sang et de mort.
Après «Sac la mort (2015)», le réalisateur Emmanuel Parraud propose aux amoureux du septième art un autre film aux arômes du mysticisme et d’âpreté. Dans cette œuvre, il invoque le passé d’une île qui a connu le colonialisme et l’esclavage. Dans ce film, Alix, l’acteur principal, part à la recherche de son ami Marcellin disparu dans les hauteurs sauvages de la Réunion, hantées par l’histoire violente et complexe de cette île, habitée par les fantômes du colonialisme et de l’esclavage. La grande partie de ce film est tournée dans une ancienne plantation appartenant à une des plus grandes familles esclavagistes de l’île.
«Dans »Maudit ! » c’est encore une autre affaire. Je suis parti du fait qu’à la Réunion, les morts et les vivants sont dans le même espace-temps. Un ancêtre mort est toujours présent à tes côtés, dans la plupart des maisons. Il a, au bout de la table, une place qui lui est réservée. On sait qu’il est là et nous écoute. Je cherche, dans »Maudit ! », à incarner cette présence, cette coexistence des morts et des vivants, et l’influence que les uns peuvent avoir sur les autres», a, selon Makna Presse, affirmé le réalisateur Emmanuel Parraud.
Ce film met aussi en exergue le coté errant d’un acteur sans conscience politique. Il est l’expression de l’épineuse question identitaire à la Réunion, où nombreux sont ceux qui revendiquent leurs origines sans pour autant se couper des avantages du mode de vie occidental. «Ce clivage prend une importance nouvelle, aujourd’hui, à la Réunion, où les gens n’hésitent plus à revendiquer ce que nous, nous pourrions lire comme une forme de schizophrénie», renchérit le réalisateur.