Dans cinq mois, le Congo-Brazzaville connaîtra sa troisième élection présidentielle. Nul doute qu’il y aura pléthore de candidats. Et pour cause : le Congo compte plus de cent partis politiques pour quatre millions d’habitants. L’un d’entre eux, et pas des moindres, s’est déclaré depuis longtemps. Il s’agit de Mathias Dzon, qui vient de publier son Pacte présidentiel.
Mathias Dzon apparaît comme celui qui pourrait bousculer le sortant – même si ce dernier ne s’est pas encore déclaré candidat. Riche, ambitieux, homme de réseaux, Mathias Dzon adore la politique. Comme tout congolais ! Mais que propose-t-il ? Rien, sinon un catalogue de mesures digne d’un postulant à la primature. Ses cent propositions sont sans pertinence. Et il semble que Mathias Dzon confonde programme et projet. Pas de vision politique ni de philosophie. Il ne donne aucun calendrier et, pire, pour cet ancien ministre des Finances, aucun chiffre.
Toutefois, dans son Pacte présidentiel, l’intention n’est pas mauvaise. Notamment sa proposition 26, laquelle consiste à « désenclaver les bassins de production par la réhabilitation, l’électrification et la modernisation du chemin de fer CFCO ; par la construction des routes nationales et départementales… » Mais avec quels moyens ? Sur ce point, son silence est assourdissant. Il « entend assainir le milieu de vie ». Soit ! Mais comment compte-t-il lutter contre les nuisances sonores, la pollution ? A Brazzaville par exemple, il y a cinq taxis et trois autobus pour un habitant. Chaque rue est un marché et abrite plusieurs bars. L’économie informelle triomphe tant c’est l’unique moyen de gagner un peu d’argent. Un seul secteur recrute : l’armée. Tout Congolais est-il appelé à devenir militaire ? Mathias Dzon donne le sentiment d’un homme éloigné des réalités congolaises.
Triste Congo !