Depuis quelques semaines, la violence dans l’Est de la République Démocratique du Congo, notamment à Beni, a atteint des proportions inquiétantes. Après les populations qui condamnent l’armée et la MONUSCO pour leur inertie, c’est au tour des femmes parlementaires de les interpeller.
« C’est inacceptable qu’un génocide d’une telle ampleur se déroule sous les yeux impuissants de toutes ces forces armées, à savoir les FARDC et la MONUSCO, pourtant présentes en grand nombre sur le terrain d’atrocités », lit-on dans le communiqué publié mardi 3 décembre par le réseau des femmes parlementaires du Congo. Dépassées par l’escalade de la violence ces derniers jours dans l’Est du pays et particulièrement à Beni, ces femmes parlementaires ont décidé de donner de la voix pour condamner, avec la dernière rigueur, non seulement ce qu’elles appellent le « génocide de Beni », mais aussi et surtout le manque de réactivité de l’armée et des troupes de la MONUSCO.
Cette réaction des femmes parlementaires donne de l’écho aux actions des populations de cette région qui ont violemment manifesté leur ras-le-bol ces derniers jours, avec de nouvelles victimes tombées cette fois sous les balles de l’armée censée les protéger.
La région de l’Est de la RDC subit, depuis près de deux décennies, les affres de nombreux groupes armés, notamment des ADF, un groupe rebelle ougandais qui a trouvé refuge dans cette région du pays et qui y sème la mort et la désolation quasi impunément. Le bilan des dernières attaques de ce groupe fait état de plusieurs dizaines de morts depuis début novembre.