L’ONG américaine HRW (Human Right Watch) a fait état, dans un rapport paru ce lundi, d’un massacre perpétré du 14 au 17 décembre 2009 dans le Nord-Est de la République démocratique du Congo par des rebelles ougandais de la LRA (Armée de résistance du Seigneur). Dans la tuerie, au moins 321 personnes auraient trouvé la mort, et 250 autres auraient été enlevées. L’armée ougandaise est restée sceptique face aux chiffres avancés par l’ONG, tandis que l’ONU souhaite mettre en place une nouvelle stratégie pour empêcher que de tels massacres se reproduisent.
HRW (Human Right Watch) a publié aujourd’hui un rapport révélant que le groupe rebelle ougandais LRA (Armée de Résistance du Seigneur) aurait tué au moins 321 personnes et enlevé 250 autres personnes dans la région de Makombo, au Nord-Est de la République démocratique du Congo (RDC). Cette tuerie aurait eu lieu du 14 au 17 décembre 2009.
Selon le rapport de HRW, une trentaine de rebelles ont attaqué une dizaine de village du 14 au 17 décembre 2009. Plusieurs centaines de personnes auraient été capturées et tuées. Les hommes adultes ont été les principales victimes. Les combattants « les ont ligotés, avant de les tuer à coups de machettes ou de leur écraser le crâne à coups de hache et de lourds gourdins », indique le rapport. Parmi les victimes, figurent au moins 13 femmes et 23 enfants, dont la plus jeune, une fillette de 3 ans, aurait été brûlée vive. « Les combattants de la LRA ont attaché certaines victimes à des arbres avant de leur écraser le crâne à coups de hache », peut-on lire sur le site Internet de HRW. Certains enfants capturés ont même dû tuer d’autres enfants qui avaient désobéi.
L’armée ougandaise reste sceptique
L’armée ougandaise, qui combat les forces de la LRA, est restée sceptique face aux chiffres avancés par HRW. « Je doute de ces chiffres », a déclaré à l’AFP Felix Kulayigye, porte-parole de l’armée ougandaise. « Il ne reste que deux cents combattants (de la LRA, ndlr), et ceux-ci sont dispersés entre le nord de la RDC et la République centrafricaine », a-t-il ajouté. Mais il a affirmé que l’armée ougandaise est « prête » à intervenir de nouveau dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC) pour y neutraliser les rebelles ougandais de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), si les autorités congolaises le « demandent ».
Alan Doss, chef de la MONUC (la force de l’ONU présente en RDC), préconise pour sa part une nouvelle stratégie pour arrêter les massacres. Il a expliqué à la BBC qu’il fallait « une meilleure collecte du renseignement, en particulier une mobilité aérienne et bien sûr, une coopération avec la population locale ».
Bien qu’il y ait encore des troubles, la MONUC (Mission de Maintient de la Paix des Nations Unies au Congo), actuellement forte de 1000 hommes dans le pays, a annoncé le 5 mars 2010 son retrait progressif dès le mois de juin prochain, suite aux demandes faites par le gouvernement congolais.
L’Armée de résistance du Seigneur (LRA pour Lord’s Resistance Army), mouvement rebelle créé en 1988 contre le gouvernement de l’Ouganda, entend mettre en place un régime basé sur les 10 commandements de la Bible. Agissant en République centrafricaine, au Sud-Soudan et en RDC, elle a été responsable depuis sa création de nombreux massacres. En décembre 2008, le groupe avait causé la mort de plus de 865 civiles dans le nord du Congo et au Sud Soudan, selon HRW.
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