Face à la répression menée par l’armée contre les pro-Morsi, le chef du gouvernement turc, Recep Tayyip Erdogan, a appelé le Conseil de sécurité et la Ligue arabe à intervenir pour éviter un massacre, pointant du doigt le silence de la Communauté internationale.
Face à l’escalade de la violence en Egypte, où l’armée réprime violemment les pro-Morsi, faisant déjà plus de 124 morts, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, tape du poing sur la table. Il a exhorté ce mercredi le Conseil de sécurité des Nations Unies et la Ligue arabe à intervenir pour mettre fin à ce qu’il nomme un « massacre en Egypte ». « La Communauté internationale, notamment le Conseil de sécurité des Nations Unies et la Ligue arabe, doivent agir immédiatement pour faire cesser ce massacre », a-t-il dit dans un communiqué. Le Premier ministre turc a notamment pointé du doigt le silence de la Communauté internationale face à la situation. Selon lui, ce silence a ouvert la voie à la violente répression en cours.
Plus tôt dans la matinée, le Président turc Abdullah Gül a jugé « inacceptable » l’intervention des forces égyptiennes de sécurité contre les rassemblements des pro-Morsi au Caire. « Une intervention armée contre des civils, contre des gens qui manifestent : c’est absolument inacceptable », a-t-il déclaré à la presse à Ankara.
L’hypocrisie des capitales occidentales
Depuis le renversement de Mohamed Morsi par l’armée, le 3 juillet, la Turquie s’est toujours clairement positionnée contre l’éviction de ce dernier, dénonçant « un coup d’Etat », s’attirant les foudres de l’armée égyptienne. D’ailleurs dans un discours retransmis à la télévision, le Premier ministre turc avait également pointé « du doigt l’hypocrisie des capitales occidentales face à cette initiative contraire à la démocratie. Où qu’ils se passent les coups d’Etat sont une mauvaise chose. Les coups d’Etat sont clairement contraires à la démocratie ». « Ceux qui comptent sur leurs armes, ceux qui comptent sur la puissance des médias ne peuvent pas bâtir la démocratie (…) la démocratie peut seulement se bâtir dans les urnes », avait ajouté le chef du gouvernement turc.
Les morts ne cessent d’augmenter en Egypte. Selon l’AFP, au moins 124 manifestants pro-Morsi ont été abattus. Les Frères musulmans parlent eux de 500 morts et 9 000 blessés. L’Iran a exprimé ses craintes d’une guerre civile.