L’Assemblée nationale française a adopté une résolution reconnaissant et condamnant le massacre d’Algériens perpétré en France, en 1961. Il s’agit d’un pas de plus effectué vers la réconciliation entre la France et l’Algérie.
Jeudi, l’Assemblée nationale française a adopté une résolution historique reconnaissant et condamnant le massacre d’Algériens perpétré à Paris le 17 octobre 1961. Le texte, voté par 67 voix contre 11 (issues du Rassemblement national), qualifie de « répression sanglante et meurtrière » les violences policières qui ont coûté la vie à des centaines de manifestants pacifiques.
La résolution « souhaite » également l’inscription d’une journée de commémoration de ce massacre à l’agenda des journées nationales et cérémonies officielles. L’adoption de cette résolution est l’aboutissement d’un long travail de mémoire et de reconnaissance. La députée écologiste Sabrina Sebaihi, à l’origine du texte, souligne que sa rédaction a fait l’objet d’un « travail de réécriture à la virgule près » avec le parti présidentiel et l’Elysée.
« Pas important vers la réconciliation »
L’inscription d’une journée de commémoration a également donné lieu à de âpres négociations. « C’était une bataille de plusieurs mois, mais finalement on s’est mis d’accord », affirme Sabrina Sebaihi. Le vote de cette résolution est un symbole important pour les familles des victimes et pour la communauté algérienne en France. Il permet de reconnaître ce crime d’Etat et de rendre hommage aux victimes.
Le Président Emmanuel Macron a salué le vote de cette résolution, la qualifiant de « pas important vers la réconciliation ». Il a également annoncé l’organisation d’une cérémonie commémorative le 17 octobre 2024. Le massacre du 17 octobre 1961 est une page sombre de l’histoire française. La reconnaissance et la condamnation de ce crime par l’Assemblée nationale est un pas important. C’est aussi un symbole fort pour l’avenir, qui rappelle l’importance du respect des droits humains et de la dignité de tous.
Manifestation violemment réprimée par la police française
Le 17 octobre 1961, la France est en guerre contre l’Algérie depuis plus de sept ans. Une guerre d’indépendance algérienne, un conflit meurtrier qui avait déjà fait des centaines de milliers de morts. Ce jour, la Fédération de France du Front de libération nationale (FLN) appelle à une manifestation pacifique à Paris pour protester contre le couvre-feu discriminatoire imposé aux Algériens et pour exiger l’indépendance de l’Algérie.
La manifestation est violemment réprimée par la police française. Les forces de l’ordre font usage de matraques, de gaz lacrymogène et d’armes à feu. Des centaines de manifestants pacifiques sont tués ou blessés. Le bilan officiel de la manifestation est de 3 morts et 60 blessés. Cependant, les historiens estiment que le nombre de victimes est beaucoup plus élevé, probablement entre 100 et 200 morts.