Le gouvernement camerounais a rendu publique, à travers un communiqué de la Présidence, les conclusions des enquêtes mixtes sur le massacre de Ngarbuh, dans la région Nord-Ouest. Selon ces conclusions, le régime Biya reconnaît l’implication de quatre militaires dans ce massacre qui avait suscité l’indignation de la communauté internationale.
En réaction, l’organisation de défense des droits de l’Homme, Human Rights Watch, salue ce qu’elle qualifie de premier pas important pour établir les responsabilités des forces gouvernementales dans les meurtres de civils. Dans un communiqué de presse publié ce 24 avril, HRW exige la publication du rapport complet sur ce massacre commis contre les civils en février dernier.
« Les conclusions de la commission d’enquête sur le massacre de Ngarbuh, malgré certaines failles, sont une première étape importante vers la justice pour ces crimes graves, mais ce rapport ne doit pas être une action isolée. Une enquête plus approfondie est nécessaire pour établir la chronologie claire des évènements et identifie et poursuivre tous les responsables, y compris ceux qui sont hauts placés dans la chaine de commandement », a déclaré Lewis Mudge, directeur pour l’Afrique centrale de Human Rights Watch.
A en croire ce communiqué, les conclusions de cette enquête menée conjointement par les observateurs mixtes et les responsables de l’armée camerounaise est un cheminement vers une collaboration entre Yaoundé et les organisations de défense des droits de l’Homme.
« Il faut souhaiter que la décision du gouvernement de rendre publiques les conclusions de la commission signale la fin du déni et de la dissimulation de la vérité sur ces violations. Nous avons l’espoir qu’il s’agit d’une fenêtre d’opportunité pour collaborer avec le gouvernement en toute indépendance en vue de mettre fin aux abus perpétrés par des acteurs étatiques comme non étatiques », a conclu Lewis Mudge.
Signalons que dans ces conclusions, Paul Biya prescrit l’ouverture d’une procédure disciplinaire contre le chef de bataillon Nyiaongon Ze et des 13 autres responsables militaires et civils pour leur participation à ce massacre qui avait causé la mort de 25 personnes dont 15 enfants, selon le bilan publié des organisations de la société civile de cette région en février dernier.