Massacre de civils à Kaduna : la population nigériane et l’ONU exigent une enquête sérieuse


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Le chef d'état-major de l'armée nigériane, le général Abiodun Taoreed Lagbaja
Le chef d'état-major de l'armée nigériane, le général Abiodun Taoreed Lagbaja

L’émoi et la colère sont à leur comble au Nigeria à la suite de la tuerie dont s’est rendue responsable l’armée, dimanche dernier. Les populations attendent une enquête sérieuse. L’ONU les soutient dans cette requête.

Au Nigeria, la colère monte au sein des populations après le bombardement par erreur du village de Tudun Biri qui a coûté la vie à 85 civils, dimanche dernier. Une énième bavure qui ne doit pas rester impunie, estiment les Nigérians. C’est la raison pour laquelle les populations ont battu le macadam, ce mercredi, non seulement à Abuja, mais également à Zaria, une des plus importantes villes de l’État de Kaduna où se situe Tudun Biri.

Sur les banderoles qu’ils affichent, les manifestants s’en prennent au ministre de la Défense, Mohammed Badaru Abubakar, dont ils souhaitent le départ. « Nous avons besoin d’un ministre de la Défense sérieux, pas d’un touriste », peut-on lire sur les banderoles. Pour les populations, il n’est pas question de laisser passer cette fois-ci. L’enquête diligentée par le Président Bola Tinubu doit être conduite jusqu’à terme, et les responsabilités situées afin que des sanctions soient prononcées.

L’ONU veut une enquête « approfondie et impartiale »

À travers son Haut-Commissariat aux droits de l’homme, l’ONU s’est également prononcée, ce mercredi, sur le drame. L’institution a demandé aux autorités nigérianes de mener une « enquête approfondie et impartiale », et de « demander des comptes aux responsables ». Avant de formuler des recommandations à l’attention des autorités nigérianes. Il s’agira pour elles, entre autres, de « prendre à l’avenir toutes les mesures possibles pour garantir la protection des civils et des infrastructures civiles » et de « revoir les règles d’engagement et les procédures opérationnelles pour s’assurer que de tels incidents ne se reproduisent plus ». Par ailleurs, pour le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, l’État doit payer des réparations aux proches des victimes.

Pour rappel, le chef d’état-major de l’armée nigériane s’est rendu sur les lieux du drame, ce mardi. « Le drone a observé des mouvements de personnes soupçonnées d’être des bandits. Il a donc été décidé de mener une frappe aérienne. Malheureusement, c’étaient des civils innocents », avait-il expliqué. Avant de justifier sa présence à Tudun Biri : « Il était essentiel pour moi de venir sur place, pour déterminer le type d’enquête que nous devons mener en interne pour comprendre la répétition de ce type d’incidents ».

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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