La CEDEAO exige que le Ghana divulgue des informations secrètes sur le massacre de 2005 en Gambie, un événement tragique qui a longtemps été enveloppé de silence.
Près de deux décennies après le massacre brutal de 44 Ghanéens en Gambie, les familles des victimes continuent de se battre pour obtenir justice et réparation. Face à l’inaction du gouvernement ghanéen, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a récemment exigé qu’Accra dévoile les informations secrètes en sa possession sur ce sombre épisode de l’histoire ouest-africaine. Retour sur une affaire où le silence des autorités et les manœuvres politiques ont longtemps prévalu.
Un massacre resté dans l’ombre
Le 22 juillet 2005, 44 Ghanéens, accompagnés de plusieurs autres migrants ouest-africains, ont été arrêtés et exécutés par les forces de sécurité gambiennes sous les ordres de l’ancien dictateur Yahya Jammeh. Ce massacre, qui visait des individus en route vers l’Europe, a choqué la communauté internationale, mais les enquêtes menées à l’époque n’ont jamais révélé toute la vérité, laissant les familles des victimes dans une profonde détresse.
Dans un contexte où les demandes de justice se multiplient, la CEDEAO a ordonné au gouvernement ghanéen de divulguer toutes les informations pertinentes concernant ce massacre. Une victoire partielle pour les familles des victimes, qui espèrent que cette injonction relancera la quête de vérité et mettra fin à des années de silence.
Des révélations inquiétantes
Les enquêtes menées par diverses organisations, dont Human Rights Watch, ont révélé que les autorités ghanéennes avaient reçu des ordres pour falsifier les documents et ne pas divulguer les informations réelles sur les événements de 2005. Les témoignages récents des membres de l’escadron de la mort de Yahya Jammeh, entendus par la Commission vérité et réconciliation de Gambie, ont confirmé ce que beaucoup soupçonnaient déjà : les migrants ont été exécutés sur ordre direct de Jammeh.
Face à ces révélations, les familles des 44 Ghanéens massacrés réclament non seulement la vérité, mais aussi des compensations financières pour les pertes qu’elles ont subies. La cour de la CEDEAO a donné quatre mois au gouvernement ghanéen pour divulguer les informations cruciales et permettre aux familles d’accéder à la justice. Cependant, malgré cette victoire judiciaire, les indemnisations tant attendues tardent à se concrétiser, laissant les familles avec un sentiment de frustration et d’abandon.
Une quête de justice inachevée
Alors que le Ghana reste silencieux sur les actions à entreprendre, les familles des victimes, soutenues par des organisations de la société civile comme la coalition Jammeh2Justice Ghana, continuent de se battre. Elles envisagent désormais de porter l’affaire sur la scène internationale pour contraindre le gouvernement à agir. La quête de justice pour ces victimes et leurs familles est loin d’être terminée, et l’attention de la communauté internationale reste un espoir pour enfin faire éclater la vérité.