Massacre au Soudan : un génocide en cours dans l’indifférence internationale ?


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Le chaos au Soudan
Le chaos au Soudan

Le Soudan sombre une fois de plus dans l’horreur. En trois jours, les Forces de soutien rapide (FSR) ont massacré plus de 200 civils en attaquant deux villages de l’État du Nil Blanc. Des collectifs d’avocats et des organisations de défense des droits humains dénoncent un « génocide » et alertent sur l’inaction internationale.

Jusqu’à quand le monde restera-t-il spectateur face à ces atrocités ?

Une extermination ciblée de civils

Les FSR ont semé le chaos en attaquant les villages d’Al-Kadaris et d’Al-Khelwat. Selon un collectif d’avocats prodémocratie, ces paramilitaires ont exécuté des civils, enlevé des habitants et pillé massivement les maisons. Le ministère des Affaires étrangères soudanais rapporte un bilan encore plus effroyable : 433 morts, dont des bébés. Certains habitants ont tenté de fuir les violences en traversant le Nil, mais les assaillants ont abattu plusieurs d’entre eux avant même qu’ils n’atteignent l’autre rive.

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Un conflit qui s’enlise dans la barbarie

Depuis avril 2023, l’armée régulière du général Abdel Fattah al-Burhane et les Forces de soutien rapide de Mohamed Hamdane Daglo s’affrontent dans un conflit sanglant. Les deux camps multiplient les crimes de guerre, et la situation empire chaque jour. Déjà, les combats ont tué des dizaines de milliers de personnes et forcé plus de 12 millions d’habitants à fuir. Ils ont ainsi provoqué l’une des plus grandes crises humanitaires jamais enregistrées. En janvier dernier, les États-Unis ont accusé les FSR de « génocide » et dénoncé leurs campagnes de nettoyage ethnique et leurs violences sexuelles systématiques.

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Une impunité qui alimente les massacres

L’ONU et d’autres organisations internationales dénoncent sans relâche l’impunité qui permet à ces crimes de se répéter. Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme pointe l’incapacité des deux camps à respecter le droit humanitaire international. Plusieurs voix réclament l’élargissement de la compétence de la Cour pénale internationale et un renforcement de l’embargo sur les armes. Toutefois, les décisions tardent à se concrétiser.

Pendant ce temps, les massacres continuent. Au Darfour, autre région meurtrie par le conflit, les FSR accentuent leur emprise en multipliant les violences. Les civils, pris au piège, endurent un « cauchemar vivant« , selon l’Unicef. Face à l’horreur, les appels à l’aide se multiplient, mais la communauté internationale reste silencieuse.

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