Le styliste camerounais Martial Tapolo a remporter, jeudi, à Douala, le premier prix du concours Jeunes créateurs du festival de mode Afric Collection. A 27 ans, le jeune homme espère que cette récompense lui apportera la reconnaissance et lui permettra d’améliorer son art auprès d’un grand couturier. Interview à chaud.
De Douala
« Et le premier prix du concours Jeunes créateurs du festival Afric Collection est attribué à… Martial Tapolo ! » L’ambiance était électrique, jeudi soir, dans le jardin de l’hôtel Sawa, à Douala. Explosion de joie quand le couturier Alphadi, président du jury, met fin au suspens qui consacre le styliste camerounais de 27 ans. En lice pour cette première édition, 10 jeunes talents camerounais, qui ont montré leur savoir faire au cours d’un défilé qui a accueilli plus de 300 personnes. Martial Tapolo est reparti avec un trophée, un dé en or, un chèque de 500 000 FCFA (760 euros), et surtout un bout de cette reconnaissance qu’il recherchait, avec l’espoir renouvelé de mieux progresser dans son art.
Afrik.com : Quel effet cela vous fait-il d’avoir gagné le concours ?
Martial Tapolo : Ça me fait vraiment chaud au cœur. J’ai déjà participé à des concours où j’étais classé dans une catégorie plus élevée. L’enjeu ici était de taille. J’allais me tourner en ridicule si je n’avais rien gagné. C’était un défi à relever. Je ne partais pas vainqueur pour autant, puisque lorsque l’on se présente à un concours, on estime les autres participants à la même valeur que soi, sinon on se dit qu’ils n’auraient pas été choisis. On y va en se disant que tout le monde a sa chance et son style, mais tout en espérant passer.
Afrik.com : Quel est l’esprit de votre travail ?
Martial Tapolo : Ma collection c’est l’Afrique, mais une Afrique moderne et contemporaine qui ne peut pas vivre en autarcie. Pour moi, le beau vêtement africain est celui qui se base sur la culture profonde de ce continent, mais qui la magnifie en la faisant évoluer.
Afrik.com : Vous avez présenté à la fois des modèles homme et femme. Dans quel créneau vous sentez-vous finalement le plus à l’aise ?
Martial Tapolo : Je suis à l’aise partout, mais il est vrai que pour mieux s’exprimer en haute couture, la femme revient partout. A cause des courbes magnifiques de son corps, du galbe de ses seins, de la chute de ses hanches. Le corps de la femme symbolise la beauté parfaite.
Afrik.com : Vos créations se rapprochent plus du prêt à porter ou de la haute couture ?
Martial Tapolo : Je fais de la haute couture et du prêt à porter de luxe. Et c’est d’ailleurs mon rêve de continuer à travailler de la sorte. Parce que l’Afrique a besoin de consommer les produits des créateurs africains. Et pour que cela soit possible, il faut que nous créions dans la haute couture, pour faire rêver les gens, mais également dans le prêt à porter.
Afrik.com : Qu’attendez-vous de ce prix ?
Martial Tapolo : J’attends une certaine reconnaissance. C’est ce qu’on cherche tous quand on est artiste. J’espère avoir plus de chance pour trouver un stage chez un grand couturier et me perfectionner. Je me suis toujours senti comme un artiste. La mode a toujours été, pour moi, un moyen d’expression artistique. Cela a toujours été un rêve que j’ai eu la volonté de réaliser. J’ai fait des études de sociologie et d’histoire de l’art, mais j’ai tout plaqué pour venir dans la mode. C’était vraiment un choix pour lequel j’ai sacrifié beaucoup de choses.
Pour joindre de créateur : nubianboy@yahoo.fr