Marrakech, ticket gagnant !


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La deuxième édition du Festival International du Film de Marrakech qui s’est déroulée du 18 au 22 septembre vient de se clore sur un succès incontestable. Retour sur le déroulement et les implications de ce nouveau rendez-vous incontournable du cinéma international.

Voilà, c’est fini. Les stars ont mis au placard leurs habits de lumière, les flashes ont cessé de crépiter et les projecteurs se sont éteints jusqu’à l’année prochaine. Bye-bye Jemaa el Fna, le palais Badia et autres lieux mythiques, adieu les promenades en calèche, les projections en plein air sous le ciel étoilé de la ville rouge. Marrakech se remet fébrilement des festivités de la deuxième édition du Festival International du Film de Marrakech, le FIFM pour les intimes, qui s’est déroulée du 18 au 22 septembre.

Ils ont fait leur cinéma

Jeanne Moreau, la présidente du jury, Francis Ford Coppola, David Lynch, Catherine Deneuve, et bien d’autres stars encore ont répondu présent à ce rendez-vous annuel, désormais pérenne. Seul Martin Scorsese manquait à l’appel, mais il n’avait pas oublié de faire parvenir un message de sympathie et d’encouragement à tous les participants. De mémoire de Marrakchi, jamais la ville n’avait réuni autant de grandes pointures. Un honneur !

 » Les organisateurs du FIFM ont réussi une rare alchimie alliant beauté des lieux, hospitalité et chaleur d’échanges « , a déclaré Jack Lang, l’ancien ministre français de la Culture. Ce dernier a été rejoint dans son appréciation par Maurice Druon, écrivain et membre de l’Académie Marocaine, qui a pu constater que  » ce jeune festival se distingue en tant qu’espace de réflexion et d’échange dans la mesure où rares sont les manifestations similaires qui réunissent des hommes et des femmes de talent, de religions, d’appartenance politique différentes pour confronter les points de vue sur des questions cruciales pour l’avenir de l’humanité.  »

Ombres certaines

Mais, quelques ombres, et pas des moindres, sont venues ternir cet idyllique tableau. D’abord, le décalage que beaucoup ont constaté entre ce fastueux festival, ses réceptions, ses mondanités et les aspirations de la population marocaine. Peu de choses également dans la programmation pour contenter un public arabe, grand amateur de productions indiennes, égyptiennes ou encore iraniennes.

Mécontents aussi la douzaine de  » cinéastes du Sud « , entendre par là les réalisateurs arabes et africains enfermés dans cette catégorie et dont les oeuvres ont été projetées à l’Institut français. Soucieux de ne pas servir d’ « alibis  » au FIFM, ils n’ont pas oublié de dire leur mécontentement dans une pétition.

Un festival politique et économique

Hollywood était donc là, signe hautement symbolique dans le contexte politique actuel. Doit-on rappeler que pour la première édition, l’an dernier, la plupart des cinéastes américains avaient décliné l’invitation par solidarité avec les victimes du 11 septembre ? Aujourd’hui, les choses semblent avoir évolué. Pour preuve, les propos de l’actrice Anna Thomson qui a déclaré  » J’ai honte d’être américaine parce que les USA se ferment au reste du monde et notamment au monde arabe « . D’autres ont préféré par contre ne pas entrer dans le débat.  » Je suis venu voir les films et non pas parler politique « , a insisté David Lynch.

Mais c’est aussi l’aspect économique du 7ème art marocain qui a été mis en avant lors de ces cinq jours de festivités. Othman Benjelloun, président du groupe Finance.Com et de BMCE-Bank et membre du conseil d’administration de la Fondation du FIFM a annoncé la création d’un fonds d’investissement de 100 millions de dollars en appui à l’industrie du cinéma au Maroc. D’autre part, Serge Berdugo, ancien ministre marocain du Tourisme, Jamel Debbouze, acteur franco-marocain et Alex Berger, président de Content Participations, ont annoncé le lancement du projet de studios cinématographiques à Marrakech, qui offriront une gamme de prestations complètes au services des grandes productions nationales et internationales.

En créant le FIFM, le souverain Mohammed VI espérait doper et structurer l’industrie cinématographique marocaine. Avec cette deuxième édition qui s’achève, il peut se féliciter de ce que le cinéma va aussi être porteur de croissance économique et de création d’emplois.

Le palmarès du Festival

Etoile d’Or, le film  » Go « , d’Isao Yukisada (Japon)

Prix spécial  » Bend it like Beckham  » de Gurinder Chadha (Grande Bretagne)

Prix d’interprétation masculine décerné à Yusuka Kubozuka

Prix d’interprétation féminine décerné à Clara Khoury pour  » Le mariage de Rana  » de Hani Abu-Assad (Palestine)

Prix du scénario décerné à Tareque et Catherine Masud (Bangladesh) pour  » L’oiseau d’argile  »

Prix de la mise en scène distingue  » la cité de Dieu  » de Fernando Mereilles et Katia Lund (Brésil)

Etoile d’Or du court métrage décernée pour  » Chiffons  » à Ramon Mez De Guzman (Philippines)

Prix spécial du jury du court métrage attribué à  » Malcom « , de Baker Karim (Suède)

Prix TV5 des Cinémas du Sud décerné à Yamina Bachir pour  » Rachida « , (Algérie)

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