Le Maroc et la Suède entretiennent des relations tendues depuis plusieurs semaines, notamment avec le blocage de l’ouverture du magasin Ikea près de Casablanca. La Suède n’évoque pas de brouille avec le royaume chérifien alors que ce dernier semble remonté contre ce pays scandinave notamment pour sa position sur le dossier du Sahara Occidental. Qu’en est-il réellement?
Depuis que les autorités marocaines ont décidé de bloquer l’ouverture du magasin de l’enseigne suédoise Ikea, certains observateurs parlent d’une brouille diplomatique entre les deux pays. « Nous entretenons de bonne relations avec le Maroc, j’ignore l’origine des rumeurs », a précisé l’attaché de presse du ministère suédois des Affaires étrangères.
En revanche, du côté marocain, la position de la Suède sur le dossier Sahara a terni les relations entre les deux pays. Le projet de la Suède est de reconnaître la République arabe sahraouie démocratique (RASD), ce qui n’est pas du goût du gouvernement marocain. Ce dernier a annoncé, ce jeudi, qu’il pourrait boycotter toutes les sociétés et produits suédois pour protester contre la position suédoise jugée agressive au sujet du Sahara.
Défendre la première cause nationale
« La Suède boycotte les produits marocains issus des régions du sud du royaume, ainsi que tous les étrangers qui investissent au Maroc. La Suède fait du lobbying auprès d’autres pays européens pour que ceux-ci reconnaissent la RASD (République arabe sahraouie démocratique) », a notamment indiqué le porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, contacté par le HuffPost Maroc.
En représailles, le Maroc pourrait aller jusqu’à boycotter tous les produits suédois. Une proposition de loi déposée, en septembre dernier, par les députés du parti suédois social-démocrate des travailleurs afin de reconnaître la république sahraouie (RASD) a mis le feu aux poudres.
Le Maroc souhaite à tout prix défendre la « première cause nationale ». A la suite d’une réunion présidée lundi par le Chef du gouvernement en présence des dirigeants des principaux partis politiques, il a été décidé de déplacer à Stockholm, dans les prochains jours, une délégation composée des dirigeants de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), du Parti socialiste unifié (PSU) et du Parti du progrès et du socialisme (PPS), trois partis de gauche, afin de défendre l’intégrité du royaume chérifien.