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Au Maroc, le verdict est tombé dans l’affaire d’un salon de massage suspecté d’abriter des activités de prostitution. Au total, 25 des 33 personnes arrêtées écopent de peines de prison ferme pour leur implication dans ce réseau criminel.
Le tribunal de première instance d’Agadir a rendu son verdict dans l’affaire d’un salon de massage qui était suspecté d’abriter des activités de prostitution. Après une enquête minutieuse, 25 des 33 personnes arrêtées ont été condamnées pour leur implication dans ce réseau. Parmi les peines prononcées, quatre employées du centre ont écopé d’un an et demi de prison ferme, accompagnée d’une amende de 20 000 dirhams chacune, tandis que 12 autres ont vu leur peine réduite à six mois de prison avec sursis et une amende de 2 000 dirhams. D’autres accusés ont été condamnés à deux mois de prison avec sursis et une amende de 1 000 dirhams.
Prostitution à Casablanca, Marrakech et Tanger
L’incident a eu lieu dans un contexte où les salons de massage et les spas se multiplient dans la ville d’Agadir, dont certains sont soupçonnés de dissimuler des activités illégales. En effet, ces centres sont parfois utilisés comme façades pour des réseaux de prostitution. Les autorités ont découvert que certains gérants de ces établissements n’hésitent pas à utiliser les réseaux sociaux pour offrir des services sexuels dans le but d’attirer plus de clients. En février, une descente de la police judiciaire dans un spa au centre-ville a permis de mettre à jour ce réseau. Parmi les personnes interpellées, 22 femmes et 11 hommes, dont des étrangers, ont été arrêtés.
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Lors de l’intervention, une importante somme d’argent a été retrouvée sur place, confirmant ainsi l’existence d’un trafic organisé. Cette affaire s’inscrit dans une série de démantèlements similaires à travers le Maroc, où des salons de massage sont souvent utilisés pour des activités illicites. Le phénomène de prostitution déguisée en services de bien-être est de plus en plus observé dans plusieurs grandes villes, en particulier à Casablanca, Marrakech et Tanger. Les autorités marocaines, en particulier la brigade régionale de la police judiciaire, multiplient les interventions pour démanteler ces réseaux, qui exploitent souvent des femmes, parfois des mineures, dans des conditions de travail précaires et dégradantes.
Des réseaux de prostitution au Nigeria, Sénégal et Mali
Le phénomène n’est pas unique au Maroc. Dans plusieurs pays africains, des réseaux similaires ont été démantelés. Par exemple, en 2023, la police nigériane a arrêté plusieurs individus impliqués dans un réseau de prostitution opérant dans des salons de beauté et de massage dans la capitale Abuja. Les enquêtes ont révélé que les victimes étaient majoritairement des femmes issues de milieux pauvres, recrutées sous des faux prétextes et forcées de se prostituer sous la contrainte.
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Dans certains pays de l’Afrique de l’Ouest, comme le Sénégal et le Mali, les autorités ont également mené des opérations similaires. Les salons de massage, mais aussi les hôtels et maisons de quartier, sont parfois utilisés pour masquer des activités de prostitution. Ces réseaux exploitent principalement des jeunes femmes, souvent issues de zones rurales, attirées par des promesses de travail facile. Une fois recrutées, elles sont contraintes de se livrer à la prostitution sous la menace de violences physiques et psychologiques.