C’est une sortie pour le moins inattendue qu’a faite Khadija Zoumi, une parlementaire de l’Istiqlal, ce mardi, au Parlement. D’après elle, « la prostitution contribue à l’économie nationale ».
Les prostituées marocaines ont désormais leur vengeur. Ce dernier ne porte pas de masque mais un foulard à la marocaine, il s’agit de la parlementaire istiqlalienne Khadija Zoumi. Mardi, lors du rendez-vous mensuel du chef du gouvernement au Parlement, Khadija Zoumi a affirmé, devant un Benkirane amusé, que « la prostitution contribue à l’économie nationale. Et il faut avoir le courage de l’admettre ».
Inédit. C’est la première fois que de tels propos sont tenus au sein de l’hémicycle et retransmis en direct sur la chaîne Al Oula. L’Istiqlal, parti historique de l’indépendance, est pourtant réputé pour être une formation conservatrice.
« La brigade des moeurs » de Marrakech
Sans toutefois apporter son soutien aux prostituées marocaines, Khadija Zoumi a critiqué la politique actuelle qui vise à réprimer uniquement les prostituées et pas assez, voire pas du tout, les clients. Or, dénonce-t-elle, « même le Coran met les deux sur un pied d’égalité quant à cette question ».
Elle a par ailleurs vivement critiqué la mise en place d’une « brigade des moeurs » composées de policières, afin de contrôler les femmes sur la base de leur apparence et de leurs vêtements. Des informations font état de « dépassements » commis contre des touristes femmes qui se sont retrouvées seules dans certains lieux huppés de la ville ocre.
Les femmes de Rabat interdites d’hôtel à Casablanca
Et ce n’est pas tout. Khadija Zoumi a profité de la présence de Benkirane pour critiquer une circulaire du wali de Rabat qui interdit aux femmes de la capitale, reconnaissables par l’indicatif « A » inscrit sur leur carte d’identité, de passer une nuit dans les hôtels casablancais. Cette décision visent à « combattre la prostitution », selon le représentant du ministère de l’Intérieur. Mais pour Khadija Zoumi, cette circulaire porte gravement atteinte à la dignité des femmes.
Avant de conclure, la parlementaire a rappelé que les femmes n’attendent rien de la part du gouvernement si ce n’est le droit à « la parité ».