Maroc : un ministre de Mohammed VI fait polémique après sa folie à 55 mille euros !


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Mohammed VI à M'diq
Mohammed VI à M'diq

Un ministre marocain a lancé un appel d’offres controversé pour l’achat d’une voiture de luxe. Cette décision intervient après une polémique similaire en 2024 et ravive les critiques sur l’incohérence entre les politiques d’austérité du gouvernement marocain et ses dépenses en véhicules de fonction, ce qui exacerbe le fossé entre dirigeants et citoyens en période de difficultés économiques.

Le ministre marocain du Transport et de la Logistique, Abdessamad Kayouh, a lancé un appel d’offres controversé pour l’achat d’un véhicule de fonction d’une valeur d’environ 600 000 dirhams, soit près de 55 000 euros. Cette annonce, qui concerne l’acquisition d’une BMW 520i, version Elegance, a rapidement attiré l’attention du public et des observateurs, notamment en raison du luxe et du prix élevé de la voiture.

Incohérence entre les dépenses publiques et les politiques d’austérité prônées

L’appel d’offres, qui a été publié pour la première fois le 18 février, décrit les spécifications du véhicule de luxe. La BMW en question doit avoir une vitesse maximale de 230 km/h et une puissance de 11 chevaux, dans une teinte noire métallisée et équipée de rideaux arrière. L’adjudicataire devra également fournir une garantie constructeur de deux ans ou jusqu’à ce que la voiture atteigne 100 000 kilomètres, incluant les pièces de rechange et les frais de main-d’œuvre en cas de défaut de fabrication.

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Cet appel d’offres intervient quelques mois après une polémique similaire, lorsque l’ancien ministre Mohamed Abdeljalil avait lancé, en octobre 2024, un appel d’offres pour l’acquisition de nombreux véhicules, incluant des Hyundai Tucson et des Citroën Berlingo. Cette démarche, qui allait à l’encontre des directives d’austérité du gouvernement, avait provoqué une vive réaction, surtout qu’elle mettait en exergue l’incohérence entre les dépenses publiques et les politiques d’austérité prônées par le gouvernement.

Un symbole de luxe et de contradictions

L’appel d’offres d’Abdessamad Kayouh a ravivé le débat sur les dépenses publiques et le luxe des véhicules de fonction au Maroc. Si certains estiment que les ministères doivent disposer de moyens adéquats pour accomplir leurs missions, d’autres dénoncent ce qui semble être une frivolité en pleine période de restrictions budgétaires. Le timing de cette décision, prise après un appel d’offres similaire l’année dernière, soulève des questions sur l’image du gouvernement de Mohammed VI vis-à-vis de ses engagements économiques et sociaux.

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Le ministre a ainsi attiré l’attention sur la façon dont certains responsables publics semblent vouloir s’éloigner des préoccupations économiques des citoyens. Dans un contexte où la population marocaine fait face à des difficultés économiques, de telles décisions créent un fossé entre les attentes des citoyens et les choix de leurs dirigeants.

Les véhicules de luxe : un héritage royal et une polémique persistante

Le luxe autour des véhicules officiels n’est pas un phénomène isolé au Maroc. Il faut rappeler que le roi Mohammed VI lui-même est connu pour disposer d’un parc automobile impressionnant, comprenant des voitures de haute gamme comme des Mercedes, des Rolls-Royce et des BMW. Il n’est pas rare que des véhicules de son propre domaine soient vendus, comme ce fut récemment le cas pour une voiture ayant appartenu à son défunt père, Hassan II, qui a été mise aux enchères.

Cette vente, qui a suscité un grand intérêt, a renforcé les débats sur les symboles de richesse et de pouvoir au royaume. Ces événements alimentent la perception que le luxe et les dépenses exorbitantes continuent de marquer la vie publique au Maroc, ce qui alimente la frustration des citoyens face aux inégalités sociales et économiques.

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Je suis passionné de l’actualité autour des pays d’Afrique du Nord ainsi que leurs relations avec des États de l’Union Européenne.
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