L’ex-champion de taekwondo Anouar Boukharsa a été aperçu, dans une courte vidéo, à bord d’un bateau de fortune immigrant vers l’Espagne. Cette vidéo suscite de vives réactions et étale le désespoir des jeunes Marocains.
La vidéo de 7 secondes environ a été publiée sur YouTube le 23 octobre 2019. On y voit l’ancien champion de taekwondo, Anouar Boukharsa, dans une embarcation de fortune, accompagné d’autres candidats marocains à l’immigration. Il jette, face à la caméra, sa médaille dans la mer et poursuit en faisant un V de la main.
Il confie aux médias locaux être parti du sud pour les îles Canaries, un archipel espagnol situé au bord de la zone côtière sud du pays, accompagnés d’une trentaine de jeunes. « Nous avons vu la mort en face. Mais après quatre jours en mer, nous sommes arrivés à Lanzarote », confie-t-il au média marocain Alzomk. Il dit être victime de mépris et d’injustice et désire poursuivre sa carrière en Espagne.
Inégalité, dépression et désespoir
L’histoire d’Anouar Boukharsa est un cas qui illustre parfaitement l’état d’âme de la jeunesse marocaine assujettie aux inégalités, à la dépression et au désespoir. Plusieurs cas similaires ont été observés, ces dernières années. Seulement quelques jours plus tôt, un jeune footballeur marocain apparaissait sur une image photographique, à bord d’un bateau clandestin. C’est aussi le malheureux cas d’un champion de kickboxing qui avait perdu la vie en mer en se rendant clandestinement sur les côtes d’Espagne, au début de l’année 2019. En 2018, une footballeuse avait déserté son équipe après un tournoi joué en Espagne.
Les côtes marocaines sont devenues, ces dernières années, une route favorite pour les migrants. Au départ, les candidats venaient des pays de l’Afrique de l’Ouest, mais depuis 2018, plusieurs jeunes Marocains se sont lancés dans cette aventure dangereuse pour échapper aux inégalités dont ils sont victimes dans leur pays.
Au début du mois d’octobre, 16 corps sans vie ont étés aperçus au large de la côte de Casablanca, suite au naufrage d’un bateau qui transportait environ 50 jeunes Marocains, migrant vers l’Espagne.