Le nombre de touristes algériens au Maroc est en constante augmentation. L’année passée, ils étaient près de 90 000 à visiter le royaume. Mais la Tunisie, principale destination touristique algérienne au Maghreb, n’a pas l’intention de laisser le Maroc empiéter si facilement sur ses plates-bandes.
La guerre des touristes est déclarée. De l’est à l’ouest du Maghreb, les Algériens suscitent la convoitise. En 2012, ils étaient près de 90 000 à visiter le royaume chérifien. Des chiffres bien loin derrière ceux de la Tunisie qui a enregistré dix fois plus de visiteurs algériens durant la même année. Le Maroc entend toutefois faire plus, bien que la Tunisie vise le un million.
La saison estivale en Algérie a commencé dimanche. Le Maroc et la Tunisie s’affairent aux derniers préparatifs pour accueillir le maximum de touristes algériens avec l’aide des professionnels du tourisme qui concoctent diverses stratégies. Le mois de jeûne qui doit débuter aux alentours du 9 juillet est loin d’être un frein puisque des formules spéciales Ramadan sont mises en place. En poursuivant ses efforts pour attirer les touristes algériens et « dans le cas d’une progression importante du nombre de touristes » de ce pays, l’office national du tourisme au Maroc pourrait obtenir une importante visibilité dans la capitale algérienne.
Augmenter les dessertes aériennes
L’avantage des frontières terrestres ouvertes entre la Tunisie et l’Algérie n’inquiète pas un Maroc prêt à tout pour vendre l’intérêt du royaume au marché algérien qualifié vendredi par le ministre marocain du Tourisme, Lahcen Haddad, de « prometteur ». Ce dernier à l’intention d’augmenter les dessertes aériennes entre les deux pays, en attendant l’ouverture « inévitable » des frontières. « Il faut avoir plus de liaisons aériennes non seulement entre Casablanca et Alger mais entre d’autres villes algériennes comme Oran et Constantine, et d’autres villes marocaines telles que Fès, Marrakech et Agadir », a-t-il également déclaré.
Côté Tunisie, le pays a enregistré 900 000 touristes algériens en 2012. Le gouvernement tunisien souhaite revenir au niveau atteint en janvier 2011, avant la révolution, c’est-à-dire à un million de visiteur. Un objectif qui peut être atteint selon les autorités locales, notamment grâce aux choix portés par les visiteurs algériens qui choisissent de voyager par voie terrestre. Toutefois, malgré les prix élevés des billets d’avions des compagnies Air Algérie et Tunisair, la Tunisie prévoit d’augmenter elle aussi les dessertes entre les deux pays. Pour l’heure, seul un vol quotidien vers Alger et deux vols hebdomadaires vers Oran sont assurés par la compagnie tunisienne. Et pour atteindre la capacité de 100 000 passagers au départ d’Algérie en 2013, Tunisair va lancer une importante campagne de promotion à travers Internet, la télévision, les radios et la presse écrite.
Tourisme : même combat économique au Maroc et en Tunisie
A l’instar du Maroc, le secteur du tourisme en Tunisie représente un volet important de l’économie nationale, dont la part de PIB est estimée à 7%. Près de 20% des Tunisiens vivent des revenus du tourisme. « Nous sommes prêts à collaborer avec l’Algérie et à séduire ensemble, principalement le marché asiatique (Japonais et Chinois) pour faire face à la concurrence. L’Algérie a un rôle important dans la diversité du produit touristique, et le Sahara algérien reste inégalable », a déclaré Jamal Gamra, le ministre tunisien du Tourisme, lors de son séjour à Alger à la tête de la délégation tunisienne au dernier SITEV.
Le secteur touristique au Maroc représente quant à lui 8% du PIB national, et le royaume est la première destination, hors UE, des Français et des Espagnols, selon le gouvernement marocain. En 2012, le royaume aurait accueilli 10 millions de touristes à travers le monde. Outre l’objectif Algérie, le Maroc ambitionne de figurer parmi les 20 premières destinations touristiques au monde à l’horizon 2020.