La marine marocaine a repêché trois corps de migrants et porté secours à 189 autres, au large de Dakhla, au Sahara Occidental. Les candidats à l’émigration clandestine étaient tous Sénégalais.
Les deux embarcations, qui ont pris la mer respectivement le 2 et le 17 octobre 2023 à partir des côtes sénégalaises, comptaient se rendre aux îles Canaries. Les trois migrants décédés sont des hommes. Leurs corps ont été transférés à la morgue d’un hôpital de Dakhla.
Selon les autorités marocaines, les migrants secourus, dont 18 femmes et 29 mineurs, ont reçu les soins nécessaires. Ils ont par la suite été remis à la gendarmerie pour les procédures administratives d’usage. Notons que la route migratoire des Canaries connaît un net regain d’activités, depuis le début de l’année.
Conditions de voyage précaires
Les candidats qui empruntent la route des Canaries sont souvent contraints de voyager dans des conditions précaires et insalubres. Un voyage extrêmement dangereux, d’autant que de nombreux migrants y perdent la vie. L’incident de Dakhla est une nouvelle illustration de la dangerosité des traversées maritimes organisées par les passeurs.
Ce drame survient après celui de mi-juillet, alors que pas moins de dix-huit migrants sénégalais périssaient dans un naufrage. Leur pirogue, qui contenait 63 personnes, avait chaviré au large des côtes marocaines. Les rescapés avaient été pris en charge dans la commune de Dakhla. Les candidats à l’émigration clandestine sont de plus en plus fréquents au Sénégal.
Des arrivées de migrants record
Le mercredi 18 octobre 2023, 48 Sénégalais ont été secourus par la Marine marocaine. Les rescapés, dont 24 femmes et 2 enfants, ont été transportés au centre d’accueil de Bir-Guindouz, à 300 km au Sud de Dakhla. L’embarcation était en provenance de Saint-Louis, au Nord du Sénégal. Elle a été prise dans une tempête avant d’être poussée vers les côtes marocaines.
Notons que plus de 23 500 migrants ont atteint l’archipel entre le 1er janvier et le 15 octobre. Soit près de 80% de plus que sur la même période l’année dernière, selon Madrid. Pendant les deux premières semaines d’octobre, 8 561 migrants sont arrivés, un chiffre record, depuis 2006. Une recrudescence des arrivées liée à la « déstabilisation au Sahel », a estimé Fernando Grande-Marlaska, ministre espagnol de l’Intérieur.