Maroc Telecom, filiale de Vivendi, a annoncé, samedi, avoir été déclaré, par le gouvernement malien, adjudicataire provisoire des 51% du capital de la Société des télécommunications du Mali (Sotelma). Le groupe, qui espère remporter cet appel d’offre, reste à l’affût d’opportunités en Afrique subsaharienne. Interview de Badr Benyoussef, responsable des relations avec les investisseurs de Maroc Telecom.
Deux cent cinquante deux millions d’euros, c’est le montant de l’offre de Maroc Telecom pour l’acquisition de 51% du capital de l’opérateur historique du Mali, Sotelma. Samedi, le groupe marocain, qui a publié la semaine dernière de bons résultats 2008, a annoncé avoir été déclaré adjudicataire pour cette offre. Celle-ci dépasse celle de deux autres prétendants : le soudanais Sudatel (110 millions d’euros) et Portugal Telecom (80 millions d’euros). La privatisation annoncée de la Sotelma par le Mali, prévoit la cession de 51% de son capital à un partenaire stratégique, 20% du capital reviendra à l’Etat, 19% au grand public et les 10% restants sont réservés au personnel de la société.
Afrik.com : Maroc Telecom est en passe de remporter l’appel d’offre pour la privatisation de Sotelma. Pourquoi cet intérêt pour le marché malien ?
Badr Ben Youssef : Le Mali est un marché à fort potentiel, sous pénétré, avec la présence d’un seul concurrent, le français Orange. Il était une de nos cibles. On espère maintenant que le gouvernement va nous déclarer adjudicataire définitif des 51% de l’opérateur historique du Mali. Le gouvernement malien dispose de trois mois pour prendre une décision finale.
Afrik.com : A part le Mali, Maroc Telecom vise-t-il un autre marché, d’autres pays en Afrique subsaharienne?
Badr Ben Youssef : Nous sommes ouverts à toutes les opportunités qui se présenteront, et qui pourraient servir de relais de croissance pour Maroc Telecom. Ce sont des processus qui ne dépendent pas forcément de nous. Nous attendons que des opérateurs ou des gouvernements fassent des propositions sur marchés. Si celles-ci correspondent à nos critères d’investissement, nous irons. Nous tenons généralement compte des conditions du marché, des prévisions de croissance…
Afrik.com : Quel regard portez-vous sur le marché subsaharien aujourd’hui ?
Badr Ben Youssef : C’est un marché à fort potentiel, tout le monde en est conscient. La preuve à chaque appel d’offre les groupes internationaux sont toujours présents. L’Afrique subsaharienne est encore sous pénétrée et les besoins sont primaires. Les gens ont de plus en plus besoin de téléphoner. Nous investissons beaucoup sur ce marché [100 millions d’euros en 2008, Ndrl] et les clients viennent vers nous. Malheureusement, la conjoncture économique n’est pas bonne en ce moment. Par exemple, au Burkina Faso, nous avons doublé le parc de téléphones mobiles mais en raison de l’inflation, la consommation téléphonique ne suit pas.
Afrik.com : où en est la concurrence sur ce marché ?
Badr Ben Youssef : Des groupes comme Zain et Moov y sont très implantés, notamment dans l’activité mobile. Mais Maroc Télécom se bat pour être bien positionné sur ce marché. Nous somme deuxième au Burkina Faso et au Gabon, derrière Zain. En Mauritanie, nous sommes leader du marché toutes activités confondues.
Afrik.com : Maroc Télécom est aussi présent au Gabon. Le groupe a fait état de récentes restructurations au sein de sa filiale Gabon Telecom…
Badr Ben Youssef : Ces travaux ont notamment porté sur la mise en place de certaines infrastructures, à l’amélioration de la gestion des entreprises et, avec l’aide du gouvernement gabonais, un plan social dans l’activité fixe. Je crois que tout le monde est sorti gagnant de cette restructuration.
Afrik.com : 2009 sera une année difficile, indique Maroc Telecom qui table tout de même sur une croissance de son chiffre d’affaires et sur le maintien de sa marge opérationnelle de 47%. Quelle activité devrait tirer la croissance du groupe cette année ?
Badr Ben Youssef : La croissance proviendra surtout de l’activité mobile. Le groupe compte s’appuyer notamment sur ses filiales. Le marché marocain arrive à une certaine maturité avec un ralentissement de la croissance domestique. Les filiales deviennent très importantes.
Le site de Maroc Telecom