Le Maroc, le Kenya et la Tanzanie, qui font partie des 23 pays couverts par une étude, apparaissent comme les plus mauvais élèves en matière de respect des règles et de l’honnêteté.
Des chercheurs britanniques viennent de finaliser une étude psychologique sur l’honnêteté intrinsèque et la prévalence de la violation des règles au sein des sociétés à travers le monde. Le Maroc, le Kenya et la Tanzanie, qui font partie des 23 pays couverts par l’étude sont les plus mauvais élèves en matière de respect des règles et de l’honnêteté, relève le site marocains Yabiladi.
L’étude psychologique menée par deux chercheurs de l’Université de Nottingham couvrant 23 pays à travers le monde et publiée par l’hebdomadaire scientifique international Nature souligne que le Maroc est l’un des neuf pays à l’indice de prévalence des violations des règles (PVR) le plus élevé.
Parlant de violation des règles, les chercheurs font essentiellement référence à la corruption, l’évasion fiscale et la fraude politique, lors des élections notamment. L’étude s’est d’abord basée sur des données officielles disponibles dans chaque pays, à partir de 2003. Les chercheurs y ont également mené des enquêtes pendant environ 5 ans, pour mesurer le niveau d’honnêteté des individus. une partie de l’étude consistait à demander à des volontaires de lancer un dé en privé et de rapporter le chiffre obtenu. Plus celui-ci était élevé, plus il rapportait une somme importante au concerné. Résultat était sans appel : certains individus mentaient pour obtenir plus d’argent.
Il a été constaté que les pays ayant obtenu les taux de tricherie les plus bas sont l’Autriche, les Pays-Bas et le Royaume-Uni. Par contre, le Maroc, la Tanzanie et le Kenya ont dégagé les taux de tricherie des plus élevés. Et en comparant les résultats obtenus avec les prévisions de violation intentionnée des règles, les chercheurs ont découvert un « lien solide » entre la prévalence des violations des règles et l’honnêteté intrinsèque. Et selon les chercheurs, « l’honnêteté intrinsèque individuelle est plus forte dans les bassins de sujets des pays à faible PRV que ceux des pays à forte PRV ».
Ce qui a le plus frappé les chercheurs est que de nombreux tricheurs évitaient d’annoncer le chiffre maximum, gonflant juste légèrement leurs résultats pour se rapprocher de la réalité. L’un des auteurs de l’étude, Simon Gächter, a déclaré au Daily Mail que « même dans les pays gagnés par la corruption, les gens se soucient tout de même de l’honnêteté dans le sens qu’ils évitent les mensonges flagrants », ajoutant que « ce comportement est cohérent avec les théories psychologiques de l’honnêteté, selon lesquels les gens se soucient de l’honnêteté, mais parfois peuvent extrapoler la vérité de manière à maintenir l’image de quelqu’un d’honnête et à tirer en même temps un bénéfice matériel ».