Prévu pour 2015, le TGV marocain ne fait pas l’unanimité dans le royaume. Un collectif d’associations s’est mobilisé de manière originale. Un site Internet dénommé « Stoptgv.com » énumère tout ce que le gouvernement pourrait faire avec l’argent du TGV. Un inventaire à la Prévert.
La vente de quatorze rames de Train à Grande Vitesse (TGV) au Maroc par la société Alstom fait toujours mouche dans le royaume chérifien. Près de 33 milliards de dirhams (3 milliards d’euros) ont été investis pour, entre autre, l’achat des rames et la mise en place d’une ligne à grande vitesse (LGV) Tanger-Casablanca.
« Stoptgv.com » est le nouveau-né d’une contestation contre cette « folie financière ». ATTAC, Association Clarté Ambition Courage, Azetta, CAPDEMA, FMAS, Initiative BDS-Maroc, Transparency Maroc… Ensemble, ces associations ont élaboré une liste de ce que le budget d’un tel projet permettrait de réaliser. Par exemple : 5 000 écoles ou 3 000 lycées en zone urbaine, 25 000 écoles en zone rurale, 100 grandes écoles d’ingénieurs, 25 centres universitaires hospitaliers, 16 000 centres socioculturels, 10 000 médiathèques, etc. « Et la liste pourrait être facilement enrichie », estime le collectif. Par ailleurs, il invite les visiteurs du site Internet à signer une pétition contre le TGV marocain.
Déjà, dans une lettre ouverte datée du 27 septembre 2011, le bloggeur Larbi s’était indigné face à ce « racket économique ». Il accuse le président français Nicolas Sarkozy d’avoir « forcé » le roi Mohammed VI à commander les rames en France. Nombreux sont les économistes et les Marocains à s’être étonnés d’une telle dépense dans les conditions actuelles au Maroc et dans le contexte de crise que connaît l’économie mondiale. Au-delà du scandale financier, beaucoup remettent même en question l’utilité pour le Maroc de ce futur TGV prévu pour 2015.
Dans ses actions, le collectif « Stop TGV » rappelle que des pays développés tels que l’Espagne, le Portugal ou encore l’Argentine ont « reconsidérés leurs projets de TGV » alors que le Maroc, classé avant dernier de la région en termes de développement humain, fonce tête baissée. Ce projet, qui impactera le quotidien de tous les citoyens marocains, a été voté sans concertation ni débat démocratique et public. Les associations signataires de la pétition clament « haut et fort : Stop TGV !? »
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