Le Secrétaire général du parti de l’Istiqlal, Hamid Chabat, avait menacé de retirer son parti du gouvernement. C’est désormais chose faite, ou presque. Les six ministres que compte le parti de l’indépendance au sein de la coalition au pouvoir au Maroc vont présenter leur démission au chef du gouvernement.
C’est un véritable putsch ministériel qu’entreprend le parti historique marocain. Les six ministres de l’Istiqlal que compte le gouvernement vont présenter leur démission, en raison, semble-t-il, d’un désaccord avec leurs partenaires du gouvernement sur une réforme des subventions. La bataille que se livrent Hamid Chabat, Secrétaire générale de l’Istiqlal, et Abdelilah Benkirane, Premier ministre (PJD), n’en est qu’à ses débuts. Le parti de l’Istiqlal, arrivé derrière le parti islamiste, Justice et Développement, lors des législatives de novembre 2011, ne s’entend plus du tout avec le PJD depuis l’élection, le 23 septembre 2009, du nouveau Secrétaire général de l’Istiqlal, Hamid Chabat.
Lier la parole à l’acte
En mai dernier déjà, Hamid Chabat avait annoncé le retrait de son parti de la coalition. L’annonce du Secrétaire général de l’Istiqlal avait fait l’effet d’un coup de tonnerre au Maroc, ouvrant la voie à un remaniement, voire à des législatives anticipées. Et si tout cela n’était qu’une pression finement jouée par Chabat pour remplacer les ministres istqlaliens du clan El Fassi (nommé par son prédécesseur) par des membres de son clan ? Cette exigence, le patron de l’Istiqlal l’a formulée à Abdelilah Benkirane, le chef du gouvernement, depuis son élection à la tête du parti conservateur. En vain.
En présentant leur démission, les six ministres se rallient donc à leur parti qui entend se désolidariser d’un projet gouvernemental qui consiste à déréglementer les prix de certaines denrées de base, après le mois du ramadan. Selon l’Istiqlal, une telle décision risque de nuire aux populations marocaines les plus démunies.
Reste à savoir si le roi Mohamed VI acceptera les démissions des ministres concernés. Il se murmure en tout cas qu’une telle décision de se retirer du gouvernement a été mûrement réfléchie et qu’elle aurait reçu le soutien du palais. En attendant, les Marocains, eux, supportent depuis plusieurs mois, contre leur gré, une crise politique pour laquelle aucune issue ne semble se profiler…