Au Maroc, après les assauts de la Marine royale contre des embarcations de migrants, ayant coûté la vie à une étudiante 22 ans, un souteneur à la cause de cette jeune femme tuée par l’armée vient d’être envoyé en prison pour deux ans. Le Maroc a ainsi durci ton, notamment s’agissant de la migration et tout ce qui tourne autour.
Soufiane Al-Nguad, un Marocain 32 ans, a été condamné à deux ans de prison ferme pour avoir protesté sur les réseaux sociaux contre la mort de la jeune migrante, Hayat, tuée en fin septembre par des tirs de la Marine marocaine. Le mis en cause est poursuivi par la justice marocaine pour « outrage au drapeau national », « propagation de la haine » et « appel à l’insurrection civile ». Le verdict, prononcé par le tribunal de Tétouan, ville du nord du Maroc, est tombé dans la nuit de mercredi à jeudi 18 octobre 2018.
Les faits racontés par son avocat : avant un match de football disputé le 30 septembre à Tétouan Soufiane Al-Nguad avait appelé, à travers des publications sur sa page Facebook, le groupe des ultras « Los Matadores » du club de football local à « manifester et à porter des habits noirs de deuil » pour protester contre le décès de Hayat Belkacem, originaire de la localité. L’homme a été interpellé après des troubles lors de ce match, a indiqué son conseil.
Par ailleurs, pour avoir manifesté le soir du même match, notamment en brandissant des drapeaux espagnols et scandé des slogans comme « Vive l’Espagne » lors du match. Ils avaient aussi manifesté sur le chemin du stade en appelant à « venger Hayat », dix-neuf supporters âgés de 14 à 23 ans sont également jugés à Tétouan pour « outrage au drapeau national », « manifestation non autorisée » et « destruction de biens publics et privés ».
Alors que la colère suscitée par la mort de cette étudiante de 22 ans, tuée le 25 septembre par la Marine marocaine alors qu’elle tentait de gagner clandestinement les côtes espagnoles en bateau, n’avait pas baissé, la Marine royale marocaine remettait ça en ouvrant le feu sur une embarcation transportant des migrants marocains, lors d’une opération d’interception au large de Larache. Lors de cette opération d’interception menée dans la nuit de mardi 9 à mercredi sur la côte Atlantique, au sud du détroit de Gibraltar, un migrant sur les 58 que comptait l’embarcation a été blessé à l’épaule puis transféré à l’hôpital de Tanger. Les autres migrants, des femmes et des hommes, ont été mis à la disposition de la gendarmerie. Bref, une nouvelle conduite des autorités marocaines, notamment de l’armée dont le roi Mohammed VI est le chef suprême, qui ont en effet durci le ton face à la migration et ses ramifications.