La 5e session de la commission maroco-russe a débuté ce lundi à Rabat, et ce, pour une durée de trois jours.
Coup d’envoi de la 5e session de la commission maroco-russe, ce lundi à Rabat. L’évènement, très attendu, aura lieu jusqu’au 17 septembre en présence de nombreux hommes d’affaires issus des deux pays. La délégation russe est conduite par le ministre de l’Agriculture, Nikolaï Fiodorov. Il doit rencontrer dès aujourd’hui son homologue marocain Aziz Akhannouch. Cette commission mixte intergouvernementale intervient dans un contexte économique très particulier, puisqu’il existe de fortes tensions entre la Russie et les pays occidentaux à propos du dossier ukrainien. Moscou a imposé un embargo sur les produits alimentaires (viandes, poissons, produits laitiers, fruits et légumes…) provenant des pays de l’Union européenne, des Etats-Unis, du Canada et de l’Australie suite aux sanctions prises par ces pays à l’égard de la Russie, compte tenu de son intervention en Ukraine. L’embargo russe sera d’ailleurs très certainement abordée dans les coulisses de ce forum.
Cette cinquième session « revêt un caractère particulier dans un contexte de guerre version 2.0 et son cortège de sanctions économiques mutuelles entre l’Occident et la Russie, des sanctions qui offrent, paradoxalement, une opportunité historique au Maroc pour diversifier son partenariat extérieur », constate le journal Al Alam dans son édition du lundi 15 septembre. Et de rappeler que « la Russie absorbe déjà 15% des exportations agroalimentaires du royaume ».
La Russie importe 35% de sa demande alimentaire
Le quotidien économique Les Echo fait état de milliards de dollars d’importations alimentaires « qui devront être comblées par la Russie suite à l’embargo décrété contre les pays occidentaux ». La Russie importe 35% de sa demande alimentaire. Il existe donc « une réelle opportunité qui s’offre au Maroc pour se saisir des parts de marché laissées vacantes », lit-on sur les colonnes du quotidien économique. Toujours selon le journal, « si le Maroc n’est pas en mesure d’exporter certains produits comme la viande ou le lait, il a toutefois la capacité de satisfaire une part importante de la demande russe en ce qui concerne les fruits, les légumes et les produits de la mer ».
D’ailleurs, le ministre de l’Agriculture et de la Pêche maritime et son homologue russe ont convenu, selon le quotidien marocain Le Matin, de développer des joint-ventures dans le secteur de la valorisation et la transformation des produits de la mer et l’aquaculture, en vue de mieux valoriser le potentiel des exportations marocaines vers la Russie. Pour information, près de 70% des exportations marocaines vers la Russie sont constituées d’agrumes, de poissons et de farines de poisson.
Les enjeux de cette cinquième session de la commission maroco-russe sont de taille. Plusieurs accords bilatéraux seront signés durant ces trois prochains jours. Les échanges commerciaux entre ces deux pays ont connu une nette progression ces dix dernières années, au point où le royaume est devenu le premier partenaire commercial de la Fédération de Russie à l’échelle africaine et arabe, selon Le Matin. Mais le Maroc veut aller encore plus loin avec la Russie. La présidente de la Confédération patronale, Miriem Bensalah Chaqroun, avait insisté, en juin dernier, en marge du « Forum économique Maroc-Russie », sur la nécessité de promouvoir le commerce de produits à plus haute valeur ajoutée entre les deux pays. « L’offre du Maroc en produits manufacturés exportables s’est élargie avec les plans sectoriels, mais ces produits n’atteignent pas encore le marché russe», a-t-elle souligné. Elle a par ailleurs appelé à une densification des liaisons maritimes et aériennes entre le Maroc et la Russie.