Au Maroc, deux manifestations ont eu lieu à Rabat, en seulement 72 heures. Si mercredi, les populations sont sorties pour dénoncer le verdict d’un viol, vendredi, un soutien aux Palestiniens justifie le rassemblement.
Le peuple palestinien confronté à un très grand danger
Vendredi, des activistes et sympathisants de la cause palestinienne ont manifesté devant le Parlement à Rabat. Ce, pour dénoncer l’intervention de la police israélienne dans la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem. « Avec ce nouveau gouvernement fasciste de droite, le peuple palestinien est confronté à un très grand danger », relève un militant des droits de l’Homme, lors de la manifestation à Rabat.
« Ces gens rêvent de chasser les Palestiniens, de poursuivre cette catastrophe ininterrompue depuis 1948, en l’amplifiant, en chassant les Palestiniens de Jérusalem et en construisant de plus en plus de colonies », a-t-il poursuivi. Et de préciser que « depuis des années, nous luttons contre la normalisation (entre le Maroc et Israël, ndlr). Cette normalisation qui est devenue une alliance militaire ».
Une fille violée à 11 ans, devenue mère à 12 ans
Ce droit-de-l’hommiste de mettre en garde : « Nous disons qu’il est impossible pour le peuple marocain d’accepter que le Maroc fasse une alliance militaire avec les occupants de la Palestine ». Deux jours auparavant, une manifestation, d’un autre genre, a eu lieu, toujours à Rabat, la capitale du Maroc. Cette fois, c’est pour s’insurger contre une décision judiciaire.
En effet, plusieurs associations et femmes ont manifesté, mercredi, contre les peines jugées légères, dans une affaire de viol collectif. Accusés d’avoir violé une fillette de 11 ans, trois hommes ont écopé de peines allant de 18 mois à deux ans de prison ferme. Un scandale, ont dénoncé ces femmes qui ont investi les rues de Rabat. Surtout que la fille, est aujourd’hui mère, à seulement 12 ans.
Comportement léger envers les violeurs d’enfants
Pour justifier sa présence, Amina Khalid, secrétaire générale de l’association INSAF, explique : « Nous sommes ici pour dire non à ce genre de peine, au comportement léger adopté envers les violeurs d’enfants. Aujourd’hui, nous sommes ici pour dire non, aux violeurs, mais aussi aux sanctions. Il y a des codes qui régissent le viol des enfants, et ils doivent être appliqués tels qu’ils sont ».
Leila Majdouli, secrétaire générale de l’association Solidarité féminine, est aussi montée au créneau. « Nous demandons justice pour cette petite fille. Nous demandons que les violeurs reçoivent la peine la plus extrême pour les actes qu’ils ont commis. D’autant plus qu’il s’agissait d’un viol collectif et d’une menace à l’encontre d’une petite fille sans défense », a-t-elle asséné, en marge de la manifestation.
Entre 10 et 20 ans de prison, selon le code pénal du Maroc
Agés de 25, 32 et 37 ans, les trois hommes risquaient entre 10 et 20 ans de prison, selon le code pénal marocain. Rien, dans ce cas, ne justifie ces peines appliquées par la justice marocaine. Par ailleurs, les trois prévenus ont également été condamnés à verser 4 500 euros, en guise de dommages et intérêts. Montant que les associations des droits de l’Homme ont jugé très dérisoire.
Cette affaire continue de secouer le Maroc. Et à l’international, on s’insurge aussi. Sans compter les multiples appels à la justice. Surtout qu’il est prévu un autre procès, en appel. Les parties sont en effet convoquées, jeudi prochain, pour un nouvel examen de ce dossier de viol. Ce qui justifie d’ailleurs la pression exercée par les associations des droits de l’Homme.