La lauréate du prix des Nations Unies pour la cause des droits de l’Homme, la Marocaine Khadija Ryadi, a snobé les félicitations du roi Mohammed VI. Des félicitations sans « importance », estime-elle.
La militante marocaine des droits de l’Homme, Khadija Ryadi, a été récompensée par le Prix des Nations Unies pour la cause des droits de l’Homme. La « baroudeuse » des droits humains au Maroc, par ailleurs ex-présidente de l’Association marocaine des droits humains (AMDH), s’est vue décerner son prix par cinq autres lauréats. Ryadi se bat depuis des années pour réclamer la libération des prisonniers politiques et d’opinions embastillés au Maroc. Son acharnement lui a valu, à plusieurs reprises, pressions et harcèlements en tout genre, des services secrets marocains.
Mais, au lieu de dédier son prix au « Commandeur des croyants », Mohammed VI, comme il est de coutume au Maroc, Khadija Ryadi a préféré le dédier à tous les détenus politiques du pays, ainsi qu’à toutes les personnes emprisonnées pour leurs opinions, à commencer par les activistes du Mouvement du 20 février. Elle a d’ailleurs saisi l’occasion pour exiger leur libération.
Les félicitations royales ? L’ancienne présidente de l’AMDH n’y accorde « aucune importance », selon ses propos au site Goud. Elle précise également que les félicitations du Palais sont « secondaires » et « formelles ». Khadija Ryadi est connue pour son franc-parler, mais jamais dans l’histoire du pays, une personnalité publique n’a rejeté en bloc les félicitations du souverain, lors d’une occasion spéciale. En agissant de la sorte, la militante Ryadi saisit l’occasion de marquer une nouvelle fois sa ferme opposition à la politique intérieure du pays.
Elle doit se rendre ce mardi 10 décembre à New-York, afin de recevoir son prix. Sur place, elle prononcera un discours articulé autour de la situation des droits de l’Homme et des médias au Maroc.