Le roi du Maroc, Mohammed VI, est très en colère. Et il l’a fait savoir à travers son chef du gouvernement à qui il a donné des instructions fermes allant dans le sens de faire cesser une certaine « provocation insultante » et à « faire preuve de discernement et de respect de l’altérité ».
Le Maroc, à l’instar de nombre de pays musulmans, et surtout ceux du monde arabe, a vigoureusement condamné l’appel à la poursuite de la publication des caricatures de Mahomet dans l’Hexagone. Lequel appel a été fait par le Président français, Emmanuel Macron, en réaction au meurtre d’un professeur dans les Yvelines. Ce dernier avait montré une photo du prophète avec une croix sur la fesse.
« Le Royaume du Maroc dénonce ces actes qui reflètent l’immaturité de leurs auteurs et réaffirme que la liberté des uns s’arrête là où commencent la liberté et les croyances des autres », a indiqué un communiqué du ministère marocain des Affaires étrangères, au moment où un appel au boycott des produits français est lancé dans beaucoup de pays, dont la Tunisie, la Libye.
« La liberté d’expression ne saurait, sous aucun motif, justifier la provocation insultante et l’offense injurieuse de la religion musulmane qui compte plus de deux milliards de fidèles dans le monde (…). Autant qu’il condamne toutes les violences obscurantistes et barbares prétendument perpétrées au nom de l’Islam, le Royaume du Maroc s’élève contre ces provocations injurieuses des sacralités de la religion musulmane ».
« Le Royaume du Maroc, à l’instar des autres pays arabes et musulmans, appelle à cesser d’attiser le ressentiment et à faire preuve de discernement et de respect de l’altérité, comme prérequis du vivre-ensemble et du dialogue serein et salutaire des religions », a indiqué le communiqué partagé par le compte du chef du gouvernement marocain, Saad Dine El Otmani, sur instruction du roi du Maroc, dont le pays a toujours condamné les caricatures sur le prophète.