La question des enfants soldats a été mentionnée dans le dernier rapport du Secrétaire général de l’ONU au Conseil de sécurité sur la question du Sahara. Occasion saisie par le représentant permanent du Maroc à l’ONU, Omar Hilale, pour charger l’Algérie.
Omar Hilale a été interpellé sur la mention faite par le Secrétaire général de l’ONU au sujet des enfants soldats dans les camps de Tindouf. En réponse à la question de Maroc Hebdo, le diplomate marocain estime qu’Antonia Guterres « a confirmé, pour la première fois, le recrutement des enfants soldats dans les camps de Tindouf ». Pour M. Hilale, « cette confirmation rend justice au Maroc en confortant ses appels incessants, pour attirer l’attention de l’ONU et de la communauté internationale sur l’enrôlement forcé d’enfants soldats, y compris des filles, par le Polisario ».
« Cet embrigadement se poursuit dans les camps de Tindouf, sur le sol algérien, en toute impunité et en violation flagrante des résolutions du Conseil de sécurité et des conventions et instruments internationaux », enfonce Omar Hilale. Et de déplorer que « le recours au recrutement d’enfants soldats par le Polisario rappelle la stratégie diabolique de l’organisation terroriste Daech au Moyen-Orient et de Boko Haram au Nigeria et au Cameroun ».
« Obligation d’assistance à des enfants en danger »
Omar Hilale n’a pas manqué de rappeler que l’embrigadement et l’utilisation d’enfants soldats « est considéré par la Cour pénale internationale comme un crime de guerre ». Pour lui, « les nombreux messages d’alerte lancés par le Maroc ont permis une prise de conscience internationale de la question du recrutement de ces enfants soldats. A ce titre, de nombreux articles de presse et communiqués ont été publiés, étayés par des enregistrements vidéo et des photos, pris sur les sites même du Polisario ». Lesquelles informations, dit-il, n’ont pas été démenties par l’Algérie.
Pour Omar Hilale, « il est grand temps que la Commission européenne s’intéresse, à son tour, à cette question afin de préserver l’innocence des enfants, assurer leur scolarisation et leurs droits élémentaires et leur offrir un avenir meilleur, autre que la préparation à la guerre. C’est une obligation d’assistance à des enfants en danger ». Quant à son pays, le Maroc, il « continuera sa campagne de sensibilisation sur les violations des droits des enfants des camps de Tindouf ».
Nouvelle attaque contre l’Algérie
Le diplomate ne manque pas de charger le voisin. Il indique que « les pays, comme l’Algérie, qui accueillent, arment, soutiennent et financent des groupes armés qui recrutent des enfants, assument la plus grande responsabilité juridique et pénale de cette violation flagrante des droits de l’enfant. De ce fait, ils en seront tenus pleinement responsables, par la communauté internationale, au même titre que les groupes armés ». Une nouvelle attaque dirigée contre Alger qui, sans aucun doute, ne se privera pas de réponse.
Les sorties de Omar Hilale sont à l’origine de frictions dans les relations entre le deux voisins en Afrique du Nord. D’ailleurs, la rupture des relations diplomatiques entre le Maroc et l’Algérie a été décidée suite à une sortie du diplomate marocain. M. Hilale avait en effet agité la carte de la Kabylie lors d’une intervention, en juillet 2021. Le diplomate marocain intervenait alors en réponse à une sortie du ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, en faveur du Front Polisario.