Maroc : nouveau décès d’une jeune domestique suite à des sévices


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Une jeune fille domestique est décédée à Agadir suite à des sévices que ses employeurs lui auraient infligés.

Le drame des jeunes domestiques au Maroc se perpétue. Une jeune marocaine âgée entre 15 et 17 ans, domestique chez un couple à Agadir, dans le sud-ouest marocain, est morte après avoir été brûlée au visage et aux mains. Selon le quotidien arabophone Al Akhbar, elle a été transportée dimanche dernier à l’hôpital. Seulement, elle a succombé à ses blessures car selon les médecins ces dernières dataient d’au moins une semaine.

Dans l’attente de l’autopsie, l’employeuse de la défunte jeune femme, a été placée en garde à vue, rapporte AufaitMaroc. Contacté par Afrik.com, selon Khadija Ryadi, la présidente de l’association marocaine des droits de l’Homme, « les cas de décès des petites filles domestiques sont très rares, même s’il y a déjà eu ces dernières années, plus de trois cas de décès au moins ».

Rudes conditions de travail

Mais cette nouvelle affaire, selon elle, confirme que le drame des jeunes domestiques au Maroc perdurent : « Leurs heures de travail sont très longues et elles subissent régulièrement des violences. Certaines sont même victimes de viol de la part de leurs employeurs. Même les intellectuels s’adonnent à ces pratiques. Une fois, un juge a commis des actes de violences sur une petite fille qu’il employait. L’affaire avait d’ailleurs été très médiatisée au Maroc ».

Pourtant le Maroc interdit le travail des jeunes domestiques. « Une loi existe bien, précise Khadija Ryadi, mais non seulement personne ne la respecte mais, en plus, elle ne couvre pas les travaux domestiques des petites filles, y compris des adultes d’ailleurs. En clair, tous ceux qui sont employés à domicile ne sont pas pris en compte ni couvert par cette loi.»

En novembre 2012, Human Rights Watch avait publié un rapport accablant sur le travail des petites filles domestiques, dénonçant leurs rudes conditions de travail. Depuis, plus rien, dénonce la présidente de l’association marocaine des droits de l’Homme. « C’est comme si le rapport avait été mis au placard ». Les autorités marocaines faisant la sourde oreille sur leur situation.

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