Maroc : Mohammed VI se radicalise


Lecture 3 min.
Mohammed VI, roi du Maroc
Le roi du Maroc, Mohammed VI

Le roi du Maroc, Mohammed VI, a adopté une position plutôt radicale vis-à-vis de la France. Rabat a tout bonnement déclaré persona non grata Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef (Mouvement des entreprises de France).

Les relations entre le Maroc et la France traversent une phase très critique. En atteste le report sine die de la visite du président du Mouvement des entreprises de France (Medef), Geoffroy Roux de Bézieux. La visite était initialement prévue pour le 26 juin courant, sauf que Chakib Alj, président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), a demandé ce report. Non sans donner quelques justifications.

Forte tension entre la France et le Maroc

Il ne fait cependant aucun doute que cet ajournement est la conséquence de pressions exercées par Rabat qui, visiblement, ne veut amorcer aucun rapprochement avec Paris. D’ailleurs, M. Alj a avoué que le contexte actuel n’était pas favorable à la réception du patron des patrons français. Lequel contexte, reconnait-il, est fortement dégradé par les éruptions diplomatiques entre Rabat et Paris.

Toutefois, Chakib Alj, soulignant la qualité des relations entre la CGEM et le Medef, dit espérer reprogrammer la visite dès que l’environnement sera favorable. La tension entre la France et le Maroc est très forte. Les dirigeants des deux pays ont préféré s’éviter, en mars dernier, alors qu’ils étaient tous deux de passage au Gabon. Ni Mohammed VI, pas plus Emmanuel Macron, n’a cherché à rencontrer l’autre.

L’affaire Pegasus, un antécédent

A l’origine de cette brouille, un texte adopté par le Parlement européen, le 19 janvier dernier. Ce texte remettait en cause l’intégrité du Palais royal marocain, accusé d’avoir posé des actes de corruption au sein du Parlement européen. Le pas de trop ? En tout cas, depuis cette date, le Maroc ne lâche plus prise. Surtout qu’il y avait un antécédent : l’affaire Pegasus, un espionnage à grande échelle avec le Maroc cité au cœur.

Lire : Maroc, Algérie : deux pays à la « gâchette facile » face à la France

Toujours est-il que dans le Bulletin officiel du 2 février dernier, le ministère marocain des Affaires étrangères faisait passer ce communiqué. « Conformément aux hautes instructions royales, il a été décidé de mettre fin aux fonctions de Mohamed Benchaâboun en tant qu’ambassadeur de Sa Majesté auprès de la République française, à compter du 19 janvier 2023 ».

Mohammed VI est en train de se radicaliser

Le roi du Maroc n’avait point occulté sa colère contre la France, accusée d’avoir porté cette fameuse résolution du Parlement européen. Des observateurs comme Tahar Ben Jelloun, écrivain, poète franco-marocain, a vu dans la position marocaine, une réaction du roi à un comportement de Macron. Début juin, invité sur i24News, l’intellectuel se dit convaincu que le Président français a manqué de respect au roi marocain.

Il insiste que la brouille entre les deux dirigeants remonte à l’affaire Pegasus, ce logiciel développé en Israël et qui aurait été utilisé par Rabat pour espionner des dirigeants. Ce que Rabat a toujours nié. Sauf que Macron n’aurait pas cru à la version du Maroc. Et aujourd’hui, Mohammed VI ne décolère pas. Récemment, Rabat a pris l’option de mettre l’accent sur l’enseignement de l’anglais. Ce qui pose des questions se posent sur l’avenir de la langue française au Maroc.

Avec le refus de recevoir le patron du MEDEF, il est évident que le roi Mohammed VI est en train de se radicaliser.

Lire : France-Maroc : Macron a-t-il manqué de respect à Mohammed VI ?

Avatar photo
Je suis passionné de l’actualité autour des pays d’Afrique du Nord ainsi que leurs relations avec des États de l’Union Européenne.
Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News