Le roi du Maroc, Mohammad VI, a nommé un nouvel inspecteur général des Forces armées royales. L’ex-numéro deux de l’armée, le général Mohammad Berrid, prend désormais les commandes des Forces armées royales. Un remaniement stratégique opéré par Mohammed VI ?
« Sa Majesté le Roi Mohammad VI a bien voulu nommer le général de division Mohammad Berrid inspecteur général des FAR, commandant la Zone Sud, en remplacement du général de corps d’armée Belkhir El Farouk ». C’est en ces termes que le palais royal a annoncé la nouvelle de la nomination, sans donner de détails sur les raisons de ce changement.
Seulement, l’apparition du général El Farouk, en fauteuil roulant, au moment de la passation de service, laisse croire que la nomination est justifiée par des raisons médicales. D’autant que le général sortant est aujourd’hui âgé de 75 ans. Le général Berrid, 68 ans, a « une riche expérience militaire d’environ 43 ans dans le domaine de la préparation des forces et de la formation ». Et sa nomination intervient dans un contexte de tensions régionales.
Les bons points du Maroc
En conflit depuis des années, le Maroc et le voisin algérien posent sans cesse des actes d’intimidation. De plus, les deux voisins en Afrique du Nord mènent une véritable course à l’armement. Pendant que l’Algérie a jeté son dévolu sur de l’armement russe jugé vétuste, le Maroc multiplie les partenariats. Turquie, États-Unis, surtout Israël sont les principaux fournisseurs d’armes du royaume. Les derniers rapports précisent que le Maroc a préféré miser sur la qualité de l’armement. Outre l’acquisition de drones, l’armée marocaine modernise sa flotte.
Il y a quelques jours, l’agence en charge des exportations d’équipements militaires américains a approuvé la vente au Maroc de dix-huit M142 HIMARS (High Mobility Artillery Rocket System). D’un montant de plus de 520 millions de dollars, ce contrat inclut la livraison de munitions, dont quarante missiles balistiques tactiques M57 ATACMS (Army Tactical Missile System), capables d’atteindre une cible à 300 km.
En janvier 2023, le classement des armées les plus puissantes plaçait l’Égypte en tête en Afrique. A l’échelle continentale, l’Algérie venait en seconde position. Dans ce classement africain, le Maroc occupait la 7ème place. Aux dernières nouvelles, l’Algérie dispose de 1 797 chars de combat, plus de 50 000 blindés et 410 unités d’artillerie mobiles. 420 blindés anti-aériens renforcent les capacités militaires algériennes.
Le Maroc prépare-t-il la guerre ?
Quant au royaume chérifien, il compte 1 761 chars, 31 972 véhicules blindés, 453 unités d’artillerie automotrice, 211 unités d’artillerie tractée et 48 projecteurs de fusées mobiles. Seulement, la qualité des armements du royaume a fait dire à des spécialistes que les forces armées royales ont inversé la tendance et sont devenues une armée plus moderne et mieux équipée que celle du voisin algérien.
La nomination d’un nouvel homme fort de l’armée pourrait conforter certains spécialistes dans leur conviction que le Maroc se prépare à une riposte en cas d’attaque algérienne. Surtout que le général Berrid a été lauréat de l’Académie royale militaire, dans les blindés. En plus d’être breveté du CID (Collège interarmées de défense) en France. Par ailleurs, depuis 2014, il était chargé de la coordination interarmées au sein de l’état-major des Forces armées royales.
Des atouts qui font de lui l’un des hommes les mieux placés pour occuper cette haute fonction dans l’armée marocaine. Une nomination qui intervient alors que l’Algérie n’hésite pas à effectuer des manœuvres aux abords des frontières marocaines. Des exercices militaires aux allures de provocation qui, par le passé d’ailleurs, ont fait craindre que le voisin algérien préparait une confrontation militaire.