L’association sahraouie des victimes des violations graves des droits de l’Homme commises par l’Etat du Maroc a obtenu ce lundi le droit d’exercer. En effet, le roi du Maroc Mohammed VI a légalisé cette ONG.
C’est au bout de dix ans de patience que l’Association sahraouie des victimes des violations graves des droits de l »Homme a obtenu gain de cause de l’Etat marocain. En effet, le roi Mohammed VI a légalisé ce lundi cette ONG qui peut désormais exercer ses activités sans être inquiétée. Une décision qui réjouit Human Right Watch.
En 2005, l’Association sahraouie des victimes des violations graves des droits de l’Homme (ASVDH) avait fait une demande de légalisation. Mais connue pour avoir émis de nombreuses critiques envers le gouvernement, sa demande a été rejetée. L’association peut désormais organiser des rassemblements publics. Les autorités marocaines ont également autoriser l’enregistrement de toutes les associations pacifiques au Maroc et au Sahara occidental.
Pour Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch, « en reconnaissant une organisation qui critique sans complaisance les violations des droits des Sahraouis par le gouvernement, le Maroc a fait un pas en avant positif ». Elle espère désormais que le gouvernement mettra un terme aux restrictions arbitraires pesant sur toutes les organisations.
Pour le moment, aucune explication publique et officielle n’a été donnée par l’Etat marocain après cette décision. En revanche, le Conseil national des droits de l’Homme, un organe de l’Etat qui rend compte de ses travaux au roi, a déclaré avoir longtemps pressé les autorités d’enregistrer les associations qui avaient rempli les formalités administratives requises. De plus, certains alliés du Maroc, notamment les États-Unis, ont exhorté le pays à légaliser les organisations de défense des droits humains.
L’ASVDH, basée à Laâyoune, dans le Sahara occidental, fondée par d’anciens prisonniers politiques et victimes de disparitions forcées, est une organisation de surveillance de la situation des droits humains. De nombreux Sahraouis ont été emprisonnés ces dernières années, pour des crimes ou délits de droit commun et à la suite de procès jugés inéquitables par Human Rights Watch.