Alors que l’ONU a confirmé des échanges de tirs entre les troupes de l’armée marocaines et les indépendantistes du Front Polisario au Sahara Occidental, en appelant à la « retenue », le roi du Maroc a mis en garde, lundi, contre toute menace à la sécurité du royaume.
En réaction à une opération de l’armée marocaine menée dans une zone tampon de l’extrême sud du Sahara Occidental pour rétablir le trafic routier coupé par des indépendantistes sahraouis au niveau du poste frontière de Guerguerat, le Front Polisario a décrété, vendredi, « l’état de guerre », après trente ans de cessez-le-feu.
Lundi soir, dans un communiqué, le ministère sahraoui de la Défense a affirmé que les forces du Polisario ont mené, dans la même journée de ce lundi, des « attaques massives » contre le mur de défense marocain, qui sépare sur 2 700 km le territoire désertique disputé. Le Polisario fait état de « tirs et de pilonnages » visant les secteurs d’Amlaga, Haouza, Al Farcia.
Pour sa part, le roi du Maroc a fait savoir, lundi, qu’il restait attaché au cessez-le-feu mais « demeure fermement déterminé à réagir, avec la plus grande sévérité, et dans le cadre de la légitime défense, contre toute menace à la sécurité » du royaume. Un communiqué officiel mentionne que le roi Mohammed VI a lancé cet avertissement, qui inclut implicitement la zone contrôlée par Rabat, lors d’un entretien téléphonique lundi avec le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres.
Selon le Polisario, l’intervention marocaine à Guerguerat a mis fin au cessez-le-feu. « La fin de la guerre est liée désormais à la fin de l’occupation illégale », a déclaré lundi à Mohamed Salem Ould Salek, représentant du Polisario, ajoutant que le Polisario a effectué « des tirs de harcèlement le long de la ligne de défense sans causer de dégâts » et l’armée marocaine a « riposté ».
De son côté, la MINURSO « continue d’exhorter les parties à la retenue et à prendre toutes les mesures nécessaires pour faire diminuer la tension ».