Maroc, Mohammed VI en France pour renouer avec Emmanuel Macron ?


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Emmanuel Macron et Mohammed VI
Emmanuel Macron et Mohammed VI

Le roi du Maroc, Mohammed VI, est arrivé en France, hier vendredi, pour une visite privée. Si aucune communication n’a été faite sur ce séjour royal, il n’est pas exclu une tentative de rapprochement entre Rabat et Paris.

Les relations entre le Maroc et la France sont très tendues, depuis quelque temps. D’ailleurs, le roi Mohammed VI n’a toujours pas désigné un remplaçant à l’ambassadeur marocain en France. Le diplomate Mohamed Benchaâboun avait été rappelé par le roi, le 19 janvier 2023. Ce, suite à une crise diplomatique sur fond d’accusations soutenues par la France sur une éventuelle influence marocaine au sein du Parlement européen.

Le Parlement européen en met une couche

Dans un texte adopté à une large majorité, les élus se disaient « profondément préoccupés par les allégations selon lesquelles les autorités marocaines auraient corrompu des députés au Parlement européen ». L’institution avait en outre enjoint le Maroc au « respect de la liberté d’expression et la liberté des médias ». Dans cette résolution, le Parlement européen avait appelé le Maroc à cesser le « harcèlement de tous les journalistes ».

Suffisant pour le Maroc évoque une attaque, voire un manque de respect, contre le royaume. Les parlementaires marocains ont été les premiers à crier au scandale. Mieux, ils avaient décidé de « reconsidérer les relations avec le Parlement européen et de les soumettre à une évaluation globale ». Les choses s’enchaînent par la suite. Le Maroc mettait fin à la mission de l’ambassadeur du Maroc en France, sur instructions du roi Mohammed VI.

Brouille entre Paris et Rabat

« Conformément aux hautes instructions royales, il a été décidé de mettre fin aux fonctions de Mohamed Benchaâboun en tant qu’ambassadeur de Sa Majesté auprès de la République française, à compter du 19 janvier 2023 ». C’est en substance ce qui ressortait d’un communiqué du ministère marocain des Affaires étrangères, en date du 2 février. Le 19 janvier étant la date que le texte du Parlement européen avait été adopté.

Par la suite, la visite au Maroc du Président français, Emmanuel Macron, au mois de mai, avait été reportée sine die. Entre le roi marocain et le Président français, plus rien n’allait. Le 27 février, Emmanuel Macron avait été interpellé sur ses relations personnelles avec le roi Mohammed VI. « Ma volonté est d’avancer avec le Maroc, sa majesté le roi le sait, nous avons plusieurs discussions, les relations personnelles sont amicales, elles le demeureront », avait dit le Président français.

La marocanité du Sahara comme condition ?

La réponse de Rabat avait été on ne peut plus surprenante. « Les relations ne sont ni amicales ni bonnes, pas plus entre les deux gouvernements qu’entre le Palais royal et l’Élysée ». C’est ce qu’avait affirmé une source officielle de Jeune Afrique au sein du gouvernement marocain. La situation s’empirait. Début mars, Emmanuel Macron, en tournée africaine, avait effectué un tour au Gabon. Une étape qui avait marqué l’opinion, puisque le Président français n’avait pas rencontré le roi marocain, lui aussi présent au Gabon.

Des relations maintenues froides, jusqu’à ce vendredi, alors que Mohammed VI est annoncé en France. Un rapprochement entre Rabat et Paris n’est pas exclu lors de ce séjour royal en terre française. Sauf qu’il semble conditionné par le Maroc qui souhaite plus de considération de la part de l’Hexagone. Mais aussi et surtout, la reconnaissance par la France de la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental. Un sujet très sensible qu’Emmanuel Macron ne semble pas vouloir aborder, de crainte de perdre l’Algérie.

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Je suis passionné de l’actualité autour des pays d’Afrique du Nord ainsi que leurs relations avec des États de l’Union Européenne.
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