Au terme d’une large consultation des dirigeants des principaux partis politiques marocains, S.M. le Roi Mohammed VI a désigné mercredi 19 septembre 2007 le chef de l’Istiqlal, Abbas El Fassi, au poste de Premier Ministre. Le parti libéral de centre-droit était arrivé en tête aux élections législatives du 7 septembre dernier.
Avec Abbas El Fassi, né le 18 septembre 1940 à Berkane, c’est un politique expérimenté qui arrive à la primature : juriste (diplômé en Droit de l’UNiversité Mohammed V de Rabat en 1963), il a très tôt manifesté son goût pour la vie politique. En 1961, il était ainsi président de l’Union générale des Etudiants du Maroc, et en 1972, il devenait Secrétaire général de la Ligue marocaine des Droits de l’Homme. C’est le lendemain de son 67ème anniversaire qu’il a été reçu par le Souverain qui lui a confié la tâche de constituer le prochain gouvernement marocain.
Une expérience internationale
Avocat au barreau de Rabat, il en a été bâtonnier à deux reprises. Membre du Comité exécutif de l’Istiqlal depuis 1974, il a été élu député de Larache en 1984, et fut plusieurs fois Ministre depuis cette date. Son expérience internationale est également importante, puisqu’il a été, entre 1985 et 1994, successivement Ambassadeur du Maroc à Tunis, Représentant permanent du Royaume auprès de la Ligue des Etats Arabes, enfin Ambassadeur du Maroc en France pendant 4 ans.
Abbas El Fassi a immédiatement entamé des concertations avec les principaux partis politiques susceptibles de constituer une majorité au sein de la nouvelle chambre. Même s’il avait annoncé qu’il resterait fidèle à la « Koutla démocratique » que l’Istiqlal constitue depuis plusieurs années avec les partis du Centre-gauche (USFP et PPS), le nouveau Premier Ministre doit aussi tirer les conséquences de l’échec de la gauche aux élections législatives, et du succès des partis libéraux et du Centre-droit, outre l’Istiqlal arrivé en tête : en particulier le Rassemblement National des Indépendants (RNI) et le Mouvement Populaire, qui figuraient déjà au sein du gouvernement de Driss Jettou.
Une coalition qui devrait se passer des islamistes
Au total en effet, les cinq partis réunis au sein de la coalition gouvernementale de Driss Jettou détiennent toujours ensemble la majorité des sièges à l’Assemblée nationale, avec 184 représentants.
Toutefois, parmi eux, c’est désormais le Centre-droit qui pèse le plus lourd. Cette évolution sensible devrait jouer dans la répartition des portefeuilles…
Mais dans ces conditions, Abbas El Fassi ne devrait pas éprouver le besoin d’ouvrir son gouvernement en direction des islamistes modérés du PJD, dont le score lors des élections législatives a été bien en deça de leurs espoirs… Et ne leur permet en aucun cas de jouer un rôle d’arbitre dans la construction de la nouvelle majorité gouvernementale.
Pour une biographie récente d’Abbas El Fassi…
Document : l’audience accordée par le S.M. le Roi Mohammed VI à Abbas El Fassi (photo Maghreb Arab Press)