L’affaire de la grâce royale accordée par Mohammed VI à l’occasion de la fête du trône n’a pas fini de révéler ses secrets. En effet, on en sait un peu plus sur l’affaire Daniel Galvan, ce pédophile, multirécidiviste, qui aura violé 11 enfants marocains. L’on apprend que ce sexagénaire serait un espion non pas espagnol, mais irakien.
Daniel Galvan est-il Espagnol ou Irakien ? La question est plus que d’actualité. Ce qu’il convient de retenir est que, si les soupçons sont fondés, le Maroc aura gardé sur son sol, des années durant, un homme extrêmement dangereux, sans le savoir. C’est d’ailleurs cette dangerosité qui lui a permis de violer onze enfants identifiés. D’aucuns pensent qu’il y aurait d’autres cas non identifiés, puisque le sexe est encore un peu tabou dans le royaume chérifien. Seulement, après avoir arrêté un homme qui représente une menace, les autorités marocaines vont le relâcher dans la nature, seulement trois ans après. Et compte tenu de la rapidité avec laquelle Daniel Galvan a aussitôt regagné l’Espagne après son élargissement, il y a lieu de se poser bien des questions.
Ancien responsable de l’armée irakienne…
Au nombre de ces questions, figure une très lancinante, à savoir : qui était réellement Daniel Galvan ? Selon El Watan, des informations ont filtré, dépeignant Daniel Galvan comme un homme au passé trouble, identifié par certains comme un espion d’origine irakienne. Le journal espagnol El Pais est allé plus loin en révélant que Daniel Galvan avait raconté à son avocat marocain être un ancien responsable de l’armée irakienne et avoir collaboré avec les services secrets étrangers pour renverser Saddam Hussein. Un espion irakien qui s’est donc retrouvé au Maroc avec une liberté qui lui aura permis d’abuser de plusieurs enfants.
…Transformé en un professeur de l’université de Murcie
El Pais est d’avis que le nom de Daniel Galvan (qui sonne espagnol) pourrait être « l’identité que lui ont fabriquée les services secrets irakiens, lorsqu’ils ont voulu le faire sortir d’Irak. Toujours selon le quotidien espagnol, les autorités irakiennes ont fourni à Daniel Galvan des papiers espagnols et l’ont transformé en un professeur de l’université de Murcie à la retraite ». Sauf que curieuse coïncidence ou encore usurpation d’identité, le pédophile Daniel Galvan avait en effet travaillé dans cette université, comme stagiaire, puis sous contrat, entre 1996 et 2002. Est-ce la même personne ou deux personnes différentes à la même identité? Le mystère demeure entier pour le moment.
Aucun de ces pays ne peut extrader ses ressortissants
Pour l’heure, le prisonnier continue de purger sa peine chez « lui », en Espagne. Et les chances pour les Marocains qui souhaitent le voir revenir dans les prisons marocaines pour continuer e purger sa peine de 30 ans sont minimes, pour ne pas dire microscopiques. Car, la convention d’extradition entre l’Espagne et le Maroc prévoit que aucun de ces pays ne peut extrader ses ressortissants vers l’autre. Ce qui corse un peu les choses et pourrait saper le moral des Marocains avides de justice.
Autant l’affaire Daniel Galvan a semé le trouble au Maroc avec des manifestations tous azimuts, autant il a installé un climat d’embarras en Espagne. Ce qui aurait conduit le palais royal à se laver de toute implication dans l’établissement d’une quelconque liste de prisonniers à faire libérer par Mohammed VI à travers une grâce, celle de trop.