Plusieurs milliers de personnes ont défilé dimanche dans les rues de Rabat pour réclamer la fin des inégalités homme-femme au Maroc. Plusieurs formations politiques d’opposition se sont joints au cortège d’où des slogans hostiles au gouvernement ont été scandés.
Ils étaient plusieurs milliers de personnes, 15 000 selon certaines sources, à défiler dans les rues de Rabat en direction du Parlement dimanche, à l’occasion de la journée de la femme. Plusieurs formations d’opposition ont participé à cette marche politisée. « On est là, on est nombreuses, alors tu dois démissionner », ont lancé au Premier ministre Abdelilah Benkirane plusieurs dizaines de femmes devant la Chambre des représentants de la capitale marocaine. Elles faisaient référence à une déclaration du chef du gouvernement le 3 février dernier qui défiait l’opposition en indiquant qu’elles« n’arriverait pas à rassembler plus de 200 femmes devant le Parlement pour protester contre le gouvernement ».
« Les Marocaines sont des militantes »
Plusieurs formations politiques ont participé au cortège aux côtés des associations féministes et des organisations des droits de l’Homme, notamment Driss Lachgar pour l’Union socialiste des forces populaires (USFP), Hamid Chabat et Karim Ghellab de l’Istiqlal et le maire de Marrakech Fatim Zahra Mansouri du Parti authenticité et modernité (PAM).
« C’est une marche réussie, la mobilisation des partis de l’opposition a donné ses fruits, avec des femmes qui sont venues de tout le Maroc », a déclaré Mounia Ghoulam, députée et membre du comité exécutif de l’Istiqlal, peut-on lire sur Telquel.ma. « Par cette marche, nous voulons prouver au monde que les Marocaines sont des militantes qui n’hésitent pas à répondre présent sur le terrain », a indiqué une des organisatrices, membre du collectif « Parité et démocratie », Amina Sabil.
Près de 45,7 % des Marocaines sont analphabètes et 62,8 % seraient victimes de violences selon les chiffres du Haut-commissariat au plan (HCP). La Constitution marocaine de 2011 prévoit « l’égalité des droits » entre homme-femme.