Au moment où l’approvisionnement mondial en céréales est instable, en raison de la crise ukrainienne, le Maroc affiche une forte hausse de sa production céréalière.
La campagne agricole marocaine 2022/2023 affiche des signaux verts. La production prévisionnelle des céréales principales est d’environ 55,1 millions de quintaux. Des chiffres très éloignés de ceux de la campagne précédente, alors que 34 millions de quintaux de blé tendre, blé dur et orge avaient été récoltés. Un grand bond en avant réalisé dans l’agriculture par ce pays d’Afrique du Nord.
A la faveur d’une bonne politique agricole
Dans le détail, une production de 29,8 millions de quintaux de blé tendre est prévue. S’agissant du blé dur, 11,8 millions de quintaux sont attendus, alors que quelque 13,5 millions de quintaux d’orge sont espérés. Principalement, quatre régions portent cette production, puisqu’elles participent à hauteur de 82,9% de la production nationale.
Il s’agit notamment de Fès-Meknès, avec 27,1% de la production céréalière, Rabat-Salé-Kénitra qui assure les 26,5%, Grand Casablanca-Settat avec 16,9% et Tanger-Tétouan-Al Hoceima qui polarise 12,4%. Selon le ministère royal de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, ce résultat reluisant est à la faveur d’une bonne politique agricole.
Hausse de 13% de la pluviométrie
Outre une augmentation des espaces cultivés, qui sont passés de 3,67 millions d’hectares, alors que la superficie semée en céréales principales était de 3,57 millions hectares en 2021/2022, il y a eu une amélioration de la qualité des semences. Ce qui a atténué l’impact du défaut de pluviométrie. Quoique la saison pluviométrique 2022/2023 est légèrement plus favorable que la précédente.
En effet, le gouvernement marocain a annoncé une hausse de 13% de la pluviométrie, par rapport à la campagne précédente. Au 27 avril, 207 mm de pluie ont été enregistrés pour ce qui est de 2022/2023 contre 184 mm à la même date en 2021/2022. Le début de la campagne a été caractérisé par des conditions climatiques défavorables, liées à un retard des premières pluies, un déficit hydrique, en plus d’une répartition inadéquate. Ce, de septembre jusqu’à la première décade du mois de novembre 2022.
Le Maroc tente de pallier aux déficits de céréales
Le département de l’Agriculture relève que les pluies ont été concentrées sur la période de la deuxième décade, de novembre 2022 à fin février 2023. De faibles précipitations ont toutefois été enregistrées, en mars et début avril, sur certaines régions. La présente campagne se caractérise par des températures instables, relève le ministère. Le taux de remplissage des barrages étant de 33%, contre 31% à la même période de la campagne précédente.
Au total, le Maroc a enregistré une retenue totale à usage agricole de près de 4,48 milliards de m3 contre 4,26 milliards la campagne précédente à la même période (au 27 avril). Au moment où l’inquiétude est encore persistante sur la distribution de céréales dans le monde, avec l’invasion russe en Ukraine, le royaume chérifien tente de trouver des solutions pour pallier aux éventuels déficits.